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Primaire écologiste : second tour indécis entre le "pragmatique" Jadot et la "radicale" Rousseau

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Le second tour de la primaire écologiste opposant Sandrine Rousseau à Yannick Jadot a lieu en ligne du 25 au 28 septembre pour les plus de 122.000 électeurs inscrits. Présenté comme l'affrontement de deux visions de l'écologie, cette élection est scrutée par l'ensemble de la gauche.

Sandrine Rousseau et Yannick Jadot, finalistes de la primaire écologiste en septembre 2021. Sandrine Rousseau et Yannick Jadot, finalistes de la primaire écologiste en septembre 2021.
Sandrine Rousseau et Yannick Jadot, finalistes de la primaire écologiste en septembre 2021. © AFP - JOEL SAGET

Le second tour de la primaire écologiste débute ce samedi 25 septembre. Les 122.000 inscrits ont jusqu'au 28 septembre pour départager Sandrine Rousseau, qui a réuni 25,14% des voix au premier tour, et Yannick Jadot (27,7%). La députée des Deux-Sèvres Delphine Batho (22,32 %) est arrivée troisième (22,32 %), suivie par le maire de Grenoble Eric Piolle (22,29 %) et Jean-Marc Governatori (2,35 %). Les deux premiers n’ont pas donné de consigne de vote à leurs électeurs, tandis que l’écologiste centriste a appelé à voter pour Yannick Jadot. 

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Le "pragmatique" face à la "radicale"

Si ce second tour est présenté comme un match entre Jadot "le pragmatique" et Rousseau "la radicale", les deux prétendants à l'investiture écologiste se retrouvent sur plusieurs thèmes. Durant cet entre-deux tours, ils se sont d'ailleurs évertués à lutter contre les caricatures qui pourraient être dressées d'eux.

Yannick Jadot a ainsi refusé d'être cantonné à l'aile droite d'EELV, revendiquant pour lui aussi le terme de "radicalité" souvent associé à son adversaire. "Je conteste la conception qui est donnée de la radicalité", a-t-il déclaré sur France Inter le 20 septembre, vantant son expérience "d'homme de terrain" : "La radicalité ce ne sont pas des mots : ça fait 30 ans que je suis écolo, j'ai été avec les paysans pour lutter contre le libre-échange, j'ai été avec les femmes opprimées au Bangladesh, j'ai été espionné par EDF, j'ai arraché des OGM". 

De son côté, Sandrine Rousseau a ferraillé contre l'idée que son projet ne serait pas réaliste ou rassembleur : "L'écologie réaliste c'est celle qui transforme les modèles de production, sort du productivisme, de la société de consommation", a-t-elle défendu sur France Inter. L'ancienne porte-parole d'EELV a argué de la nécessité d'une "ligne claire, ambitieuse", donnant à l'État la mission "de reprendre la main sur l'encadrement du capitalisme", voulant un "projet social car l'écologie n'est pas spontanément sociale".

Divergences et points communs

"Revenu d'existence" contre "revenu minimum", "semaine de quatre jours" contre "droit au télétravail", réforme institutionnelle : s'il existe des divergences, de fond et de méthode, l'examen des programmes des deux candidats fait cependant émerger de nombreux points communs. Tous deux appellent de leurs vœux un changement de paradigme concernant la production agricole, jugeant le système actuel "productiviste" et destructeur pour la biodiversité. 

Ils militent également pour une alternative aux pesticides et le développement du bio. Sandrine Rousseau et Yannick Jadot sont aussi tous les deux favorables à la légalisation du cannabis et à la sortie du nucléaire.

"Deux lignes marquées, deux personnalités (...), des parcours, des inflexions, des priorités, des nuances un peu, mais on est loin de certains médias qui disent que c'est blanc et noir", a résumé le secrétaire national d'EELV Julien Bayou sur France Info, au lendemain du premier tour.

Une primaire scrutée par l'ensemble de la gauche

La primaire est aussi scrutée au sein de la gauche. Conscients des conséquences directes sur leur propre campagne, les Insoumis et les socialistes suivent cette primaire de près. L'"éco-féministe" est proche idéologiquement de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, crédité d'environ 11% dans les sondages. De son côté, l'eurodéputé incarne une écologie pragmatique proche de la probable candidate du Parti socialiste, Anne Hidalgo, créditée de 7 à 8% des voix.

Deux scenarii chez les Insoumis

Chez les Insoumis deux scenarii tiennent la corde. Certains rêvent d'un "ticket" Mélenchon-Rousseau. Le succès de cette dernière "signerait la victoire de la ligne de rupture, dont l'espace serait élargi" parmi les candidats de la présidentielle, estime par exemple le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, interrogé par l'AFP. Mais la désignation de Yannick Jadot pourrait aussi profiter aux Insoumis : "Des gens qui cherchaient l'espace de rupture iraient le chercher ailleurs que chez les écolos", c'est-à-dire dans la candidature de Jean-Luc Mélenchon, anticipe l'eurodéputé. 

Ancien député Vert et ancien candidat LFI aux européennes de 2019, Sergio Coronado partage cet avis : "Sandrine Rousseau n'abandonnera pas", a-t-il expliqué à l'AFP. "Donc le candidat que les Insoumis préfèreraient affronter, c'est plutôt Yannick Jadot et son écologiste institutionnelle, Macron-compatible".

Les socialistes affichent leur confiance 

Sondés par l'AFP, les socialistes proches de la maire de Paris affirment ne pas craindre une victoire de Yannick Jadot parce qu'"Anne Hidalgo est à la fois social-démocrate et écologiste". "Tout dépend de la dynamique dans le résultat final, et de l'ampleur du rassemblement des autres candidats de la primaire derrière le vainqueur", a défendu l'un d'eux auprès de l'agence de presse. Selon lui, "même si Jadot l'emporte, ce sera difficilement, ça ne lui donnera pas d'élan. Et on voit mal Sandrine Rousseau se taire si elle perd". 

Dans les enquêtes d'opinion, Yannick Jadot et Anne Hidalgo sont "à touche-touche". Mais, selon le sondeur Jean-Daniel Lévy, l'eurodéputé pourrait représenter un danger pour la candidate socialiste dans la mesure où l'espace "social-écologiste" est "pour l'instant limité entre 15 et 20%" : "Le potentiel est plus important pour Jadot parce qu'il peut rallier des déçus de Macron qui auraient du mal à revenir vers un candidat socialiste".

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