Municipales en Isère : second tour le 28 juin, les réactions à Grenoble et Bourgoin-Jallieu
Le Gouvernement a tranché : le second tour des élections municipales aura lieu le 28 juin, sous réserve d'un nouvel avis du conseil scientifique dans 15 jours.
Le Premier ministre Édouard Philippe, accompagné de son ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, l'a annoncé ce vendredi : le second tour des élections municipales se déroulera le 28 juin si la situation sanitaire le permet. Un nouvel avis du conseil scientifique sera sollicité dans 15 jours. Ce vote concernera 71 des 512 communes de l'Isère, les autres s'étant dotées d'un maire dès le premier tour.
Grenoble
À Grenoble, l'ancien maire Alain Carignon ne veut pas entendre parler de "campagne numérique" telle que promue par le Gouvernent et estime qu'en démocratie "le contact et l’échange directs sont indispensables". Pour lui, le choix du 28 juin "avantage considérablement" Éric Piolle, le candidat écologiste.
Sur ce dernier point, il est rejoint par la candidate La République En Marche Émilie Chalas pour qui "le maire sortant ne s'est pas gêné pour, dans le cadre de la crise Covid-19, faire une campagne tout à fait personnelle". Mais à la différence d'Alain Carignon, la candidate de la majorité présidentielle est assez favorable à la tenue du second tour le 28 juin. "C'est un signe plutôt positif par rapport à l'épidémie, estime-t-elle, positif pour la démocratie et puis à nous, surtout les candidats challengers, d'être innovants dans notre façon de faire campagne."
De son côté, Éric Piolle prend acte de la décision du Gouvernement mais n'entend par pour autant, selon son entourage, reprendre aussitôt une campagne qu'il a suspendue le 13 mars. Enfin Olivier Noblecourt, candidat de Grenoble Nouvel Air, est partagé : "Cette date ne va pas rendre possible une véritable campagne de second tour, et les élections municipales sont loin d’être la priorité pour un grand nombre de nos concitoyens (...). Donc il y a un côté un petit peu surréaliste à tenir des élections dans ce contexte mais c’est important que la vie démocratique puisse redémarrer."
Bougoin-Jallieu
Le maire sortant de Bourgoin-Jallieu Vincent Chriqui se félicite de la décision du Gouvernement. "On ne pouvait pas rester dans cette situation abracadabrantesque avec certains conseils municipaux élus, d’autres qui ne l’étaient pas ; des intercommunalités avec un mélange d’équipes élues et d’autres qui ne l’étaient pas... plus des décisions locales et des investissements locaux à l’arrêt. Tout cela, estime Vincent Chriqui, il fallait en sortir. Il était temps de revenir aux urnes."
Le gouvernement a tranché et maintenant il faut avancer estime Damien Perrard, tête de la liste de l'union de la gauche : "Il va falloir trouver d'autres formes pour faire campagne, innover. Essayer de toucher le plus grand nombre, toutes les populations et notamment aussi celles qui ne sont pas adhérentes aux réseaux sociaux."
Quant à Jean-Claude Pardal, ancien adjoint de Vincent Chriqui et candidat à la mairie, il aurait préféré un report. Il redoute une forte abstention et un affrontement déséquilibré: "On est en campagne à Bourgoin-Jallieu avec la communication officielle de la mairie qui cartonne. Et à côté de ça l'opposition n'a pas de visibilité. C'est bien dommage parce qu'on va confisquer ce débat démocratique."