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Sénatoriales en Haute-Vienne : défaite de Lombertie et victoire du PS, l'analyse du politologue Pascal Plas
Au lendemain des élections sénatoriales qui ont vu le PS ravir les deux postes en Haute-Vienne, le politologue Pascal Plas répond aux questions de Jérôme Edant.

Pour seulement 28 voix, Emile Roger Lombertie a échoué aux sénatoriales ce dimanche. Le maire LR de Limoges a été devancé par le socialiste Christian Redon-Sarrazy et n'a donc pas réussi son pari de décrocher un mandat de 6 ans au Sénat. Les deux sièges à pourvoir en Haute-Vienne reviennent aux socialistes puisque Isabelle Briquet, l'ancienne maire du Palais sur vienne a été facilement élue au second tour. Analyse avec l'universitaire limougeaud Pascal Plas.
Que retenir de ce scrutin Pascal Plas ?
L'unité d'approche d'une élection. Lorsque l'on va divisé à un scrutin ou lorsqu'on y va uni, on n'obtient pas le même résultat. C'est une bonne leçon pour toutes ces formations politiques. Cette fois, la gauche était unie par rapport à 2014 où il y avait eu un très mauvais report des voix communistes au second tour. Peut-être pas seulement communistes d’ailleurs. Ici, on obtient un résultat plus classique. A droite, on voit bien que le trop plein de candidats produit les effets qu'on connait habituellement en science politique.
Est-ce que cela montre que le Parti Socialiste a encore un encrage dans le paysage haut-viennois ?
Cela montre deux choses. D'abord,il ne faut jamais oublier que c'est une élection qui se situe à l'échelle départementale. Et pas seulement à l'échelle de Limoges et de sa communauté péri urbaine. Alors que depuis un certain temps, notamment depuis les municipales, on raisonne sur des changements qui ont eu lieu dans cet espace là mais pas tellement dans l'espace rural. Qu'il y a dans les élections sénatoriales, une certaine méfiance des campagnes vis à vis justement de l'espace urbain. Où l'on, se dit qu'au fond, on pourrait être les oubliés de ces élections. Et on veut des représentants qui collent au terrain rural plus qu'au terrain urbain. C'est peut-être quelque chose qui a été négligé par des candidats urbains ou de la couronne urbaine.
Une inquiétude des maires ruraux
Isabelle Briquet, désormais sénatrice, est aussi président de l'association départementale des maires. C'est un avantage d'avoir justement sillonné le territoire des "petits élus" ?
Oui c'est un avantage. Parce que dans ces élections à 2 tours, il y a 2 postes importants. C'est le conseil général qui est en lien direct avec les municipalités. Et c'est cette association des maires qui créé du liant et qui est encrée jusque dans les campagnes les plus reculées. Le suppléant d'Isabelle Briquet par exemple, était maire du Buis. Une petite commune du nord du département. Ce ration campagne / ville, on l'avait un peu oublié et on le retrouve ici. Ce n'est pas seulement la correction des élections de 2014. On revient à quelque chose qui est une inquiétude des maires ruraux et qui est un besoin de représentation.
A notre micro ce lundi, Emile Roger Lombertie pourtant battu, jouait cette carte de dire :"Il n'y a pas que Limoges. Je serai votre représentant." Ce discours là n'a manifestement pas marché...
Il est surement un peu tardif ! Il ne marchera pas maintenant puisqu'on peut supposer que ces communes vont s'adresser à leurs mandants. D'autre part, on voit bien ces dernières années que ces communes ont des problèmes. Il y a un besoin d'expression. Je ne suis pas sûr que dans les années à venir, ce besoin ne soit pas de plus en plus constant. Il y a une vraie demande d'écoute. Et le sénat tel qu'il est constitué aujourd'hui sera vraiment une chambre d'écoute. C'est la chambre des communes.
Je pense qu'il y aura des séquelles de cette élection.
Est-ce qu'à Limoges, cette élection peut durablement déstabiliser la majorité municipale ?
Toutes les élections ont des conséquences. Notamment sur les prochaines élections. Il y aura quand même les départementales et les régionales. Et il y a bien sûr des cicatrices à l'intérieur de la majorité. Ce ne sera pas forcément facile de vivre au lendemain des élections quand on est ici avec une majorité municipale centriste et républicaine. Je pense qu'il y aura des séquelles de cette élection.
Justement, à propos de centristes. La défaite de Jean-Marc Gabouty sonne t-elle la fin de sa carrière politique ?
Il faut se souvenir de l’élection de 2014. Il avait été élu dans des circonstances un peu particulières. Une querelle socialiste communiste et des tensions à l'intérieur du parti socialiste. Il avait bénéficié d'une partie de voix de gauche. Là, on retrouve les clivages assez traditionnels. Le front socialiste et communiste qui font de bons résultats malgré une petite progression des Verts. Et Jean-Marc Gabouty apparaissait comme centré plus à droite. Cela n'a manifestement pas suffit. Et ça pose tout le problème des greffes des nouvelles formations dans un territoire rural comme celui la Haute-Vienne.
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