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Hommage à Oradour et maintien des services publics, ce qu'il faut retenir de la visite d'Emmanuel Macron

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Le Président de la République était en Haute-Vienne ce mardi, il a notamment rendu hommage et décoré à Robert Hébras, 96 ans, dernier survivant du massacre d'Oradour-sur-Glane. Le président de la République y a également défendu son bilan en faveur de l'aménagement du territoire et du monde rural.

Emmanuel Macron a remis la médaille de commandeur de l'Ordre national du mérite à Robert Hébras ce mardi à Oradour-sur-Glane. Emmanuel Macron a remis la médaille de commandeur de l'Ordre national du mérite à Robert Hébras ce mardi à Oradour-sur-Glane.
Emmanuel Macron a remis la médaille de commandeur de l'Ordre national du mérite à Robert Hébras ce mardi à Oradour-sur-Glane. - Ludovic Marin ©Pool presse

Accompagné de quatre ministres et d'un secrétaire d'État, Emmanuel Macron poursuit son déplacement en Limousin ce mardi. Après la Creuse où il a évoqué plusieurs sujets liés à la ruralité comme l'agriculture et la désertification médicale, il était en Haute-Vienne ce mardi. C'est la quatrième fois qu'il se rendait dans le département, deux fois en tant que candidat et deux fois en tant que Président. 

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Santé et Covid-19 au programme du bain de foule

Le chef de l'Etat, qui a passé la nuit à Saint-Léonard-de-Noblat, a débuté sa visite en arpentant les rues de la commune ce mardi matin pour un bain de foule improvisé. Devant la Collégiale, il répond à un habitant qui l'interpelle au sujet du coronavirus, "on va le vaincre. C'est pas facile, on va y arriver." Il ajoute, "on a deux vagues un peu déphasées qui touchent le pays et qui imposent de continuer à être très vigilants et très mobilisés". Maintenant qu'on a "plus de visibilité, le Premier ministre a annoncé la semaine dernière un calendrier d'allégements qui correspond aussi à l'entrée en vigueur du pass vaccinal qui permet aussi de mieux protéger chacune et chacun", a-t-il assuré.

Emmanuel Macron a également été pris à partie par Damien Maudet, militant de l'Union populaire/la France insoumise, qui pointe du doigt l'action du gouvernement dans le secteur de la santé, "on voit les effets de votre politique, les soignants sont absents et même l'an dernier, en plein Covid, 5.700 lits fermés". L'échange est cordial mais argumenté des deux côtés, "avec le Ségur de la santé à l'été 2020, on a remis 8,5 milliards par an, en plus des reprises et des investissements. Ce qui ne veut pas dire qu'on a réglé tous les problèmes" s'est défendu le président. 

Des mesures pour amortir la hausse des prix des carburants

Après la déambulation dans les rues, Emmanuel Macron s'est ensuite rendu à la maison "France Services" de la commune pour échanger avec les agents de la structure. Au total, en France, près de 2.000 lieux de ce type sont déjà ouverts, c'était l'objectif fixé et annoncé par Emmanuel Macron lors de leur lancement en 2020 pour compenser la fermeture de certaines structures étatiques. L'occasion pour Alain Darbon, le maire de Saint-Léonard de s'adresser au président au sujet du maintien des services publics en milieu rural "il ne faut pas laisser tomber nos citoyens avec la dématérialisation, les usages changent, il faut accompagner" plaide-t-il.  

Emmanuel Macron avec les agents de "France Services" à Saint-Léonard-de-Noblat.
Emmanuel Macron avec les agents de "France Services" à Saint-Léonard-de-Noblat. © Radio France - Thomas Vinclair

Le chef de l'Etat s'est aussi exprimé sur la hausse du coût des carburants, il a indiqué que l'exécutif travaillait à de nouvelles mesures pour amortir la hausse des carburants pour les Français, mais reconnu que "très peu de mesures ont un impact substantiel sur quelque chose qui ne dépend pas de nous". Le Premier ministre a d'ailleurs annoncé ce mardi le relèvement de 10% du barème de l'indemnité kilométrique. A plus long terme, le président juge que la clé était de "moins dépendre des énergies fossiles et des importations".

On l'aura, ne vous inquiétez pas - Emmanuel Macron

Interpellé par les enfants de l'école voisine, le président a pris quelques minutes pour répondre à leurs questions sur l'épidémie de Covid-19, "déjà c'est mieux qu'il y a deux ans," constate-t-il avant de se montrer optimiste, "on l'aura, ne vous inquiétez pas."

Nos compatriotes a vu que l’Etat tenait, et l’Etat c’est vous - Emmanuel Macron aux agents de la fonction publique

Le président a ensuite rejoindre le tiers-lieu "L’Escalier", un espace collaboratif et partagé pour s'exprimer devant des agents de la fonction publique et défendre son bilan en faveur de l'aménagement du territoire et du monde rural. Là, il a salué l'action de ces personnels de l'état ces derniers mois, "je suis venu pour vous dire merci, pour tout ce qui a été fait dans ces moments de crise (...) vous avez fait preuve d’un sens du devoir et d'une mobilisation exceptionnels, nos compatriotes a vu que l’Etat tenait, et l’Etat c’est vous."

Le chef de l'Etat a par ailleurs récapitulé sa stratégie ferroviaire, allant de la réforme de la SNCF et du statut des cheminots à la réouverture de 1.000 km de petites lignes.

Après son intervention devant les agents des diverses fonctions publiques, territoriale, hospitalière et d'Etat, le président à pris la direction d'Oradour-sur-Glane. Sur la route, le convoi à croisé une mobilisation, celle d'habitants et d'élus de Saint-Just-le-Martel qui étaient postés avec leurs drapeaux sur le trajet. Une manière de faire connaitre leur mécontentement après que Paris ait été préféré à la commune de Haute-Vienne pour l'implantation de la future Maison européenne du dessin de presse et de la caricature. 

Emotion et hommage à Oradour-sur-Glane

Emmanuel Macron a terminé son déplacement à Oradour-sur-Glane en se recueillant devant le tombeau des martyrs de la commune qui a vu le massacre de ses habitants par une unité de la Waffen SS, le 10 juin 1944. Il a remis la médaille de commandeur de l'Ordre national du mérite à Robert Hébras, 96 ans, dernier survivant de ce drame en lui confiant "je suis venu pour vous". C'est la troisième fois que les deux hommes se croisent dans ce lieu chargé d'histoire, très ému, Robert Hébras tenait à ce que le président lui remette personnellement cette décoration. 

Lors de cette cérémonie de remise de décoration, le président a retracé la vie de Robert Hébras. Il a 19 ans le 10 juin 1944, quand il perd sa mère et ses deux sœurs, brûlées vives dans l'église d'Oradour-sur-Glane incendiée par les soldat de la Division SS Das Reich. Blessé, il réussit à s'échapper d'une grange avant que les Allemands y mettent le feu, ce jour tragique 642 personnes sont mortes assassinées à Oradour.

Robert Hébras fait alors partie des six personnes qui ont survécu à ce massacre avant d'entrer dans la Résistance. Plus tard, il multiplie les témoignages dans les établissements scolaires et transmet son histoire à travers des visites guidées dans les ruines du village martyr et se mobilise contre le négationnisme.

Emmanuel Macron a décoré Robert Hébras, dernier survivant du massacre d'Oradour-sur-Glane, ce mardi lors de son déplacement en Haute-Vienne.
Emmanuel Macron a décoré Robert Hébras, dernier survivant du massacre d'Oradour-sur-Glane, ce mardi lors de son déplacement en Haute-Vienne. © Radio France - Thomas Vinclair

Nous avons cette dette imprescriptible à votre égard - Emmanuel Macron à Robert Hébras

"Vous avez trouvé les mots pour parler de ce crime de guerre et pour ne pas qu’on oublie les victimes" l'a félicité Emmanuel Macron. "Le combat que vous avez mené sans relâche, vous l’avez déjà gagné : 30 000 scolaires vient ici chaque année. Vous êtes depuis 2016 le dernier des survivants, l’ultime témoin de cette tragédie qui failli en laisser aucun". Le président ajoute "vous êtes un symbole de liberté, de dignité et de fraternité" essentiel car "pour penser l’avenir, il ne faut rien oublier du passé".

"Notre mémoire nationale ne s'éteindra pas car sans cesse nous rallumerons la flamme", a assuré Emmanuel Macron. Car "c_eux qui font courir le risque de l'oubli nous engage sur un seul chemin, celui qui nous ferait prendre le risque de répéter cette histoire"_ a-t-il averti. "Nous avons cette dette imprescriptible à votre égard, et pour toutes ces raisons, dont la paix franco-allemande, ce travail de mémoire qui a conduit notre histoire, je suis très heureux de vous remettre les insignes de l’ordre de commandeur" a conclut le chef de l'Etat.

Robert Hébras, dernier survivant du massacre d'Oradour-sur-Glane, aux côtés de sa petite-fille Agathe au tombeau des martyrs de la commune.
Robert Hébras, dernier survivant du massacre d'Oradour-sur-Glane, aux côtés de sa petite-fille Agathe au tombeau des martyrs de la commune. © Radio France - Thomas Vinclair
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