"Sursaut populaire" face à Zemmour : 10 élus, dont la maire de Nantes, signent une tribune

"Nous appelons à un sursaut populaire. Les raisonnements simplistes et trompeurs ne sauveront personne." Dans une tribune publiée, ce jeudi, sur le site internet du journal Le Monde , dix élus de grandes villes aux sensibilités politiques différentes, parmi lesquels la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland, signent un texte visant le polémiste d'extrême-droite Éric Zemmour. 

ⓘ Publicité

Ils dénoncent "le mensonge et l'hypocrisie" qu'incarne Éric Zemmour

Aux côtés de la maire PS de Rennes Nathalie Appéré, du premier édile de Montpellier, de leur homologue nancéen, de Delphine Labails, numéro un à la mairie de Périgueux, mais aussi du locataire de l'Hôtel de ville d'Arras, de Toulouse ou encore de Saint-Etienne, la successeuse de Jean-Marc Ayrault assure qu'il "est temps de nous réveiller collectivement", pour "que la campagne électorale ne soit pas noircie par le mensonge et l'hypocrisie", accusant Eric Zemmour d'être "à la tête" d'une "prédation médiatique".

Éric Zemmour refuse sa chance à la moitié de la France. Pourquoi penser qu’il s’arrêtera là.

Dans ce même texte publié en ligne, les élus se disent "consternés par les débats caricaturaux qui s'étalent sous nos yeux depuis plusieurs semaines". Ils assurent que l'ancien chroniqueur régulier de CNews "utilise" l'Histoire de France "en n'hésitant pas à mentir" pour "revisiter les problèmes d'aujourd'hui et faire croire, impuissant sur les réponses, que les solutions sont faciles". 

"Nous connaissons la France réelle et demandons à ce qu’on parle enfin d’elle"

Les signataires n'hésitent pas à attaquer le probable futur candidat à la Présidentielle : "La France réelle est faite d’hommes, mais aussi de femmes. De quel droit décide-t-on de piétiner notre devise républicaine et son principe d’égalité en refusant à ces dernières la possibilité même d’exercer des fonctions de responsabilité ? Il nous paraît presque insensé de devoir le rappeler : ce n’est pas la nature, ce sont des lois inégalitaires qui ont pendant des siècles empêché les femmes d’accéder à l’autonomie et à l’exercice du pouvoir. Éric Zemmour refuse sa chance à la moitié de la France. Pourquoi penser qu’il s’arrêtera là."

Après avoir balayé plusieurs thématiques, dont certaines chères à Éric Zemmour comme l'immigration, les élus - qui mettent en valeur leur expérience du "terrain", pas des "dîners mondains" - réclament un sursaut. "Parce que nous sommes ancrés dans le quotidien de nos concitoyens, nous connaissons la France réelle et demandons à ce qu’on parle enfin d’elle", concluent-ils à moins de cinq mois du double scrutin présidentiel.