Tours : un an après son élection, quel bilan pour le nouveau maire écologiste Emmanuel Denis ?
Dans tout juste un mois, le 28 juin 2021, Emmanuel Denis fêtera sa première année à la tête de la mairie de Tours. Une élection atypique qui a eu lieu en pleine crise sanitaire avec deux tours distants de plus de trois mois. A l'heure du bilan, que retenir de la nouvelle politique mise en place ?
Le 28 juin prochain, l'écologiste Emmanuel Denis fêtera sa première année à la tête de la mairie de Tours. Le tournant écologiste, promis par le maire EELV, a-t-il eu lieu après un mandat de la droite avec Serge Babary et Christophe Bouchet? Que retenir des premières décisions de la nouvelle majorité de gauche? Le plus visible depuis un an, ce sont les pistes cyclables, rue Buffon, sur les quais de Loire, le pont Wilson... un pont, à la grande surprise des automobilistes, qui a été fermé aux voitures, comme un symbole de l'arrivée d'un écologiste aux affaires.
Autre promesse de campagne, la démocratie participative, autrement dit, associer la population sur certains projets comme par exemple celui du réaménagement du haut de la tranchée. Cette concertation avec les habitants doit débuter, en principe cet été. La municipalité qui entend aussi développer les assises citoyennes dans les quartiers. Une démarche qui n'a pas pu être suffisamment développée en raison du contexte sanitaire.
Quid des projets portés par l'ancienne majorité ?
Des questions subsistent sur certains gros dossiers comme celui des Halles. Le projet de l'ancien maire est-il purement et simplement abandonné ? Si oui, pour quel autre projet ? Le réaménagement des portes de Loire avec les travaux du haut de la rue Nationale est-il toujours d'actualité ?
L'arrivée de Emmanuel Denis c'est aussi quelques couacs entre sa démission à la tête du syndicat mixte de l'aéroport, la suppression du traditionnel grand sapin de Noël place Jean Jaurès et plus récemment l'annulation de la marche LGBTI.
La question écologique doit être au centre du logiciel politique - Emmanuel Denis, maire de Tours
Anne Hidalgo, Éric Piolle, Pierre Hurmic, une vingtaine de maires Verts et PS à Tours en juillet dernier
De cette première année à la tête de la ville de Tours, on retiendra que Emmanuel Denis a accueilli le 21 juillet 2020 les cadres de l'écologie politique et les nouveaux élus. Ce rendez-vous se voulait la "préfiguration du réseau des communes qui savent que l'écologie change la vie : ensemble, on amplifie les transitons, on change les règles du jeu!" comme l'avait déclaré le maire de Grenoble Eric Piolle. Paris, Bordeaux, Lyon, Strasbourg, Rennes, Nantes, Grenoble, Poitiers, Besançon, Rouen, Nancy, Montpellier, toutes ces villes étaient représentées à Tours... Réseau cyclable, transports publics, transition écologique, 5G ont été au programme.
L'opposition dénonce l'autoritarisme de Emmanuel Denis
De son côté l'opposition municipale dénonce une politique au doigt mouillé, un manque d'écoute, voir un certain autoritarisme de la part de Emmanuel Denis.
Des promesses non tenues - Christophe Bouchet, ancien maire UDI de Tours
Pour l'ancien maire UDI Christophe Bouchet, cette première année est celle des "promesses non tenues". Le chef de l'opposition se dit "triste et déçu" : "Voilà un homme, Emmanuel Denis, qui avait promis beaucoup et qui n'a rien tenu. Il est même allé à l'envers de son propre programme. Rien sur l'éthique et le cumul des mandats, il bafoue les droits de l'opposition, il se comporte de façon autoritaire et puis sur la transition énergétique, rien. On nous avait annoncé 15 millions d'euros par an. Dans le budget voté de 2021, il y a simplement un million. A côté de cela, des gadgets toujours autour du vélo et la fermeture du pont Wilson, fermeture qui n'était pas dans son programme. Pour moi, cette année est une année de parjures et les cinq prochaines seront du même ordre".
Beaucoup de communication et peu d'actions - Benoît Pierre, candidat LREM battu
Pour un autre membre de l'opposition, le LREM Benoît Pierre, le bilan de cette première année de Emmanuel Denis est "assez pauvre" : "Je crois que la méthode n'y est pas, la déclaration de démocratie participative est un leurre. Nous le voyons sur les projets comme la Tranchée, la cité internationale de la gastronomie ou les Halles. En matière de résultat, je suis très déçu, les promesses de campagne n'ont pas été tenues. Certes, nous avons vécu une période de crise mais un plan de relance aurait dû être mis en place, la considération pour le commerce n'est pas là et puis sur les questions de mobilités aussi, la fermeture du pont Wilson montre que c'est bien une majorité plutôt de la fermeture. Je pense que le bilan est pour l'instant proche de zéro".