Un référendum pour mettre fin aux corridas dans le Biterrois
Les candidats aux municipales à Béziers sont invités à se prononcer sur l'organisation d'un référendum pour le maintien ou non des corridas. À Béziers, Thierry Antoine (EELV-France Insoumises), Antoine About (LR), Nicolas Cossange (PCF/PS/PRG) et Claire Dotto (liste citoyenne) y sont favorables.
Bien que la feria attire de nombreux touristes à Béziers (800.000 visiteurs en 2019), les arènes peinent à remplir au mois d’août. ''C'est le signe du manque d'intérêt du public pour cette torture animale'' dixit Sophie Maffre-Baugé, la présidente du COLBAC. À l'approche des élections municipales, les anti-corridas demandent aux six candidats à la mairie de Béziers de se prononcer en faveur ou pas d’un référendum.
Une trentaine d’opposants à la tauromachie étaient sur les allées Paul Riquet ce mardi matin pour faire signer des pétitions. Ils profitent des élections pour sensibiliser le public, mais aussi tous les candidats à la cause animale. Ils entendent donner de la voix jusqu’au jour du premier tour de scrutin.
"La corrida, ne survit que grâce au soutien de la mairie de Béziers", écrit l'association dans un courrier envoyé aux six candidats. Le Comité de Liaison Biterrois pour l’Abolition de la Corrida (COLBAC) leur demande de se prononcer sur l’organisation d’un référendum local sur la poursuite ou l’interdiction des spectacles cruels de tauromachie à Béziers. Le COLBAC rappelle dans les tracts distribués au public, que Béziers n’est pas une ville Taurine. La première feria biterroise s’est déroulée en 1968.
''Il est très facile pour un candidat de se dire citoyen et démocrate. Il est plus difficile de l'être dans les faits"
"Seulement 5% de ceux qui viennent à la feria fréquentent les arènes".
"Une feria n’a nullement besoin de corrida pour attirer des touristes et prospérer" rajoute Sophie Maffre-Baugé, la présidente du COLBAC.
Robert Ménard pas favorable au référendum
Sollicité par France Bleu Hérault, Robert Ménard nous précise qu'il a souvent rencontré les anti-corridas.
"Je comprends qu'on n'apprécie pas la corrida, mais ça ne me viendrait jamais à l'idée de l'interdire. Il s'agit d'une culture singulière (avec ses codes, ses règles, son folklore, sa musique, sa langue, son économie, son écosystème, etc.) qui s'inscrit dans une tradition locale. Or on ne peut demander un référendum pour interdire une culture".
Les opposants à la Tauromachie ont l’intention chaque semaine de sensibiliser les électeurs jusqu'au 15 mars prochain pour défendre la cause animale. Le Colbac assure avoir recueilli plus de 23.000 signatures manuscrites demandant de mettre fin aux corridas.
"Jamais, une pétition n’a rassemblé autant de mobilisation dans toute l’histoire de Béziers, sur quelque sujet que ce soit".
À ce jour, l'association affirme avoir reçu un écho favorable de Thierry Antoine (EELV-France Insoumise) et Antoine abou (Les républicains), pour l'organisation de ce référendum en cas d'élection à la mairie de Béziers. Pascal Resplandy (Modem-En Marche) ne s'est pas encore prononcé. Le COLBAC doit rencontrer le candidat (Modem-Lrem) ce mercredi.
L'association doit s'entretenir ce samedi avec Nicolas Cossange (PS-PRG-PCF). "Je ne suis pas opposé à l'organisation d'un référendum dans le cadre fixé par la loi et adossé à une autre élection" précise Nicolas Cossange.
Enfin, dans un communiqué, Claire Dotto, tête de liste Béziers Citoyen précise : ''Nous prenons position contre la maltraitance des animaux et donc contre la réalisation de spectacles qui causent cette souffrance. Nous souhaitons une ville qui écoute les citoyens en permanence. Nous ne voulons pas imposer un programme ni faire de vaines promesses. Au cours des derniers mois, nous avons organisé plusieurs rencontres, ateliers et actions de Porteurs de Paroles dans les espaces publics pour recueillir les propositions et les envies de la population.
Le 8 juillet, nous avions invité une trentaine d'associations pour participer d'un de nos réunions et faire des propositions. L'idée d'un référendum sur la corrida avait été émise et votée favorablement par les présents. Dans un autre atelier, la meilleure répartition des subventions accordées par la ville a été proposée et votée favorablement.
Nous montrons ainsi que la démocratie participative est déjà une réalité et non une promesse. Avant, pendant et après les élections, nous serons les porte-paroles des citoyens et nous allons mettre en pratique toutes les mesures approuvées collectivement pour construire une ville plus solidaire, plus humaine, plus démocratique et plus écologique."