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Virginie Calmels investie par l'UMP pour les régionales : "Je suis un ovni pour cette classe politique"
Virginie Calmels a été désignée comme chef de file UMP pour les élections régionales en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, prévues en décembre prochain. La commission d'investiture l'a désignée à l'unanimité ce jeudi matin. L'ex-patronne d'Endemol se livre à France Bleu.

Un an après avoir été lancée en politique par Alain Juppé qui l'a nommée adjointe de la ville de Bordeaux en charge de l'économie, de l'emploi et de la croissance durable, Virginie Calmels mènera à l'occasion des élections régionales sa première bataille électorale, alors qu'elle n'est toujours encartée nulle part.
La native de Talence a été chahutée lorsque son nom a été proposé pour devenir tête de liste. Sa jeunesse en politique et son passé à la tête d'Endemol ont suscité beaucoup de réactions notamment de son propre camp. Le Sarkozyste, Henri Guaino l'avait comparé à Loana. L'actuel président socialiste d'Aquitaine, Alain Rousset a quant à lui ironisé sur sa carrière parisienne faite dans la téléréalité. Le centriste béarnais Jean Lassalle est quant à lui vexé que l'investiture ne lui soit pas revenue.
France Bleu : A peine un an après être entrée en politique, vous êtes déjà propulsée tête de liste. Quel est votre sentiment ?*
Virginie Calmels : * C’est surtout un honneur. Je suis heureuse et honorée qu’on m’ait fait confiance pour conduire la tête de liste de la droite pour les prochaines élections régionales dans cette grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.
C’est le lancement d’un combat. Ce sont des périodes intéressantes qui font date. On est parti. On va beaucoup travailler et beaucoup être à la rencontre des gens dans une volonté d’incarner une nouvelle volonté pour cette région. Nouvelle région, nouvelle équipe et surtout une volonté d’alternance car le pays ne va pas bien, la région ne va pas bien et les gens sont peut-être un peu exaspéré de la politique menée par le gouvernement actuel
Vous avez été comparée à Loana, votre passé à la tête d’Endemol est rappelé, que répondez-vous ?*
Virginie Calmels : * Mon passé à Endemol, c’est plutôt une fierté qu’autre chose. J’ai dirigé le premier groupe mondial de production audiovisuelle. C’est sans doute la première fois que c’était une femme qui pouvait être désigné à la tête du groupe mondial. J’étais PDG en France et directrice général dans le monde. J’ai plutôt à m’en féliciter : un groupe d’1,5 milliards d’euros de chiffres d’affaires, 7000 salariés, qui s’adresse au plus grand monde. Endemol, c’est le leader de la production audiovisuelle. Les téléspectateurs sont des citoyens regardent des émissions Endemol tous les jours.
"Alain Rousset va apprendre que je n'ai pas fait que de la téléréalité".
Je pense que caricaturer ainsi une candidature d’une femme d’entreprise, c’est peut-être un peu dénigrer ce que sont les gens de la société civile qui s’investissent en politique et notamment les femmes. Il y a parfois dans ces propos, un peu de sexisme, voire une ignorance assez forte de ce qu’est la fonction de PDG d’un groupe et de caricaturer, de dénigrer. Mais Monsieur Alain Rousset va apprendre que si j’ai dirigé un grand groupe comme Endemol, je n’ai pas fait que de la téléréalité dans la vie et j’étais loin de faire d’être une seule candidate à la téléréalité.
Ces critiques sur Loana ou sur votre jeunesse en politique viennent aussi de votre propre camp…*
Virginie Calmels : * Pour moi, ce n’est pas une affaire de camp, de droite-gauche. Partout, il y a des gens ouverts et des gens plus conservateurs dans leur approche. Je suis tout à fait consciente que je suis un ovni pour cette classe politique dans son ensemble. Je débute en politique depuis un an. Je suis toujours chef d’entreprise. Je pense que j’incarne la société civile, le renouveau, l’envie qu’ont beaucoup de gens de faire bouger les lignes dans ce pays. C’est une forme d‘engagement.
"Toute remarque sexiste est un arriérisme totalement déplacé".
Evidemment, que ça peut surprendre mais je n’en veux à personne de pouvoir s’étonner, même du profil comme le mien car c’est moins classique que d’habitude. Ça peut arriver dans tous les camps à droite comme à gauche. La seule chose que je pense qui n’a pas sa place dans le débat c’est le sexisme.
Je crois que les femmes aujourd’hui ont prouvé qu’elles étaient tout à fait compétentes pour répondre à des attentes et exercer des hautes responsabilités dans tous les domaines et je pense que toute remarque sexiste fait preuve d’un arrièrisme totalement déplacé. J’espère que ça n’aura pas lieu dans ce débat en tout cas je le souhaite pour nos prochaines mois de campagne.
Ce sera difficile de se faire connaitre dans toute cette future grande région ?*
Virginie Calmels : * Je me lance dans cette campagne avec détermination pour aller à la rencontre des citoyens dans ces différents territoires. La région est particulièrement vaste, mais ce n’est pas moi – seule – qui est en campagne dans ces régionales. Il y aura des têtes de listes départementales qui seront désignées très prochainement et des équipes.
Ça va être compliqué en 6 mois de convaincre et de se faire connaitre ?*
Virginie Calmels : * Pourquoi compliqué ? Il faut prendre les choses différemment. Il faut être positif et redonner aux gens de l’envie.
"Je n’ai pas encore rencontré Monsieur Jean Lassalle. J’espère qu’on s’entendra peut-être un jour".
Si je me suis impliquée en politique c’est pour être acteur plutôt que spectateur, de faire bouger les lignes, d’amener au citoyen des choses un peu plus positives et de se projeter vers une vision économique de cette grande région et voir comment on va tirer les atouts de ce vaste territoire et comment le faire ensemble.
Jean Lassalle reste particulièrement vexé **de votre investiture. L’union de la droite et du centre sera difficile à faire non ? ***
Virginie Calmels : * Je n’ai pas encore rencontré Monsieur Jean Lassalle. Je le connais par ce qu’il a fait. J’ai beaucoup d’estime pour les personnalités fortes, authentique, engagées et vraies. J’espère qu’on s’entendra peut-être un jour. Ce qui est certain c’est qu’aujourd’hui il y aura des accords qui me dépassent. Ce sont des accords nationaux entre les formations politiques, l’UMP, l’UDI, le Modem. Tout ça va faire son chemin et je verrais ce qu’il en sort.
Vous n’êtes toujours pas encartée, vous comptez rester ainsi ?*
Virginie Calmels - * La question ne s’était jamais posée car j’étais dans une carrière professionnelle et dans une vie familiale où la question de l’encartement ne se posait pas. Quand Alain Juppé m’a proposé de rejoindre son, équipe municipale à Bordeaux, la question ne s’est pas posée. Je suis une femme de conviction et ma conviction est claire, elle est bien à droite. Depuis que je suis en âge de voter, j’ai toujours voté à droite.
"La question de mon adhésion aux Républicains se posera bien évidemment"
Mes convictions et ma famille politique c’est bien l’UMP, mais je n’ai pas ma carte au parti, comme des tonnes de gens et ça ne les empêche pas d’avoir des convictions politiques et de les défendre. Là, on va avoir un timing particulier avec une refonte de l’UMP qui se transforme dans un nouveau parti Les Républicains qui semble plus ouvert aux profils comme le mien, aux femmes. C’est une question qui pourra là se poser. Maintenant que je fais le pas et que j’ai l’honneur de conduire la tête de liste pour ces élections régionales, la question de mon adhésion aux Républicains se posera bien évidemment.
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