22% des médecins creusois refusent les nouveaux patients
Nous sommes nombreux confrontés à la difficulté de trouver un médecin qui accepte de nouveaux patients, en Creuse. Trop de patients, retraite qui s'approche... les praticiens n'accordent pas de rendez-vous facilement aux patients qu'ils ne traitent pas déjà.

"Le médecin ne prend plus de nouveau patients, sinon il y a huit mois de liste d'attente !" En Creuse, on entend souvent ce genre de réponse, quand on cherche un nouveau médecin. Que l'on soit nouveau dans le département, que l'on ait déménagé ou que notre médecin habituel soit parti à la retraite, c'est toujours compliqué de se faire accepter comme nouveau patient.
Un problème qui touche toute la France : nous sommes près de 10% à ne pas avoir déclaré de médecin traitant.
Beaucoup de kilomètres pour trouver un médecin
En Creuse, on compte 90 généralistes, avec une moyenne d'âge de 57 ans. Sauf urgence, un médecin libéral n'est pas obligé de recevoir un patient. Le Conseil de l'Ordre désapprouve, mais le docteur Jean-Luc Bernard, son secrétaire général en Creuse, peut comprendre ses confrères : "La population médicale vieillit. En fin de carrière, on a plutôt tendance à réduire la patientèle qu'à l'étendre. En même temps, la demande de la population augmente."
Résultat, certains parcourent beaucoup de kilomètres. "Par exemple, j'ai récemment reçu une dame qui venait de La Châtre, précise Jean-Luc Bernard, dont le cabinet est installé à Ajain. Ça arrive régulièrement, plusieurs fois par mois, voire par semaine. C'est pire en pic d'épidémie." Pour trouver de la place, Jean-Luc Bernard a conservé des plages de consultations libres. Il fait des journées de douze à treize heures, sans compte l'administratif.
Des inégalités entre territoires
Pourtant, contrairement à l'idée reçu, ce n'est pas en Creuse que le désert médical se fait le plus vivement sentir. L'UFC Que Choisir vient de publier une étude : dans notre département, 22% des médecins refusent un nouveau patient, alors que la moyenne nationale est de 44%. Il y a de grandes disparités entre les départements : moins de 20% de refus dans les Pyrénées-Atlantiques et dans le Bas-Rhin, 70% de refus dans l'Allier, ça monte même à 86% en Seinte-et-Marne. Dans sept cas sur dix, ce refus est motivé parce que le médecin a déjà trop de patients. Dans 14% des cas, il s'agit d'un prochain départ à la retraite.
Les députés doivent d'ailleurs se pencher sur une nouvelle proposition de loi pour réduire les déserts médicaux. L'association "appelle les parlementaires à instaurer un conventionnement territorial des médecins, et demande à la Ministre de la Santé des mesures d’urgence pour garantir à chaque Français l’accès à un médecin traitant".
Si on ne parvient pas à trouver de médecin, on peut solliciter la CPAM qui intercédera en votre faveur. Mais sans garanti de résultat.