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À Dijon, les personnels d’Ehpad manifestent pour de meilleures conditions de travail

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200 personnes ont manifesté hier après-midi à Dijon, pour réclamer plus de moyens pour les Ehpad. Dans toute la France, une intersyndicale avait appelé à des manifestations et des débrayages en faveur des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes.

Les personnels des Ehpad au bord de l'épuisement réclament plus de moyens
Les personnels des Ehpad au bord de l'épuisement réclament plus de moyens © Radio France - Jacky Page

Les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes manquent de bras pour s'occuper correctement des résidents. C'est le message que les personnels des Ehpad ont fait passer hier dans toute la France appuyés par une intersyndicale CGT, CFDT, FO Unsa, CFTC, CFE-CGC et SUD. 

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A Dijon, 200 personnes se sont ainsi rassemblées devant le Conseil départemental. Parmi elles, Marianne Detalminil, aide-soignante dans un EHPAD à Saulieu. Elle est aussi secrétaire départementale FO Santé : « on veut plus de personnels, et des moyens, qu’on soit écoutés et reconnus, qu’on écoute aussi les résidents, parce qu’ils sont au cœur du métier, et ils sont pris en otage ». Dans son établissement, elles ne sont que deux pour les toilettes et le petit déjeuner de 17 résidents, dont une personne qui ne devrait en principe faire que du ménage, et aide pourtant aux toilettes. On est loin des ambitions du plan grand âge, qui prévoyait un personnel pour chaque résident.

Variété de bannières pour un mouvement auquel sept syndicats ont appelé.
Variété de bannières pour un mouvement auquel sept syndicats ont appelé. © Radio France - Jacky Page

"On court, on n'arrête pas"

Clément, Océane et Frédérique, aides-soignants à Selongey, témoignent de leur quotidien : « c’est un travail à la chaîne, avec des résidents lavés à la va-vite, on a des salaires déplorables. On court, on n’arrête pas. Les résidents sont de plus en plus demandeurs parce qu’ils rentrent en étant de plus en plus dépendants. Qui dit dépendance dit aussi plus de maladies démentielles. On n’a pas le temps, on n’a pas les moyens ».

Cette action était aussi soutenue par l'association des directeurs d'établissements au service des personnes âgées. François Scherer, directeur de l'Ehpad la Combe Saint-Victor à Neuilly-lès-Dijon, a tenu à participer au rassemblement : « on est les premiers au front et nous négocions avec nos tutelles que sont le conseil départemental et l’ARS, des budgets relativement étriqués. C’est nous qui soutenons le moral de nos équipes et faisons face aux familles quand il y a des difficultés au quotidien. Donc il est bien normal que nous soyons là ».

Une réforme qui inquiète

Une délégation a été reçue pendant près de deux heures au conseil départemental, dans le cadre des compétences solidarité-famille de ce dernier. Le département reconnaît les difficultés des Ehpad, et indique que son budget est dimensionné de la façon la plus aidante possible. Le gouvernement est sollicité pour permettre une hausse d'environ 1, 2% des dépenses dépendance.

Pour la CGT, Delphine Chrétien estime que le gouvernement n'a pas pris toute la mesure du malaise des Ehpad : « la ministre qui devait recevoir les organisations syndicales ne l’a pas fait. Ça montre que les personnes âgées, ce n’est pas trop son problème. Et puis ce qui va être donné, ça ne fait même pas un temps complet par Ehpad. »

Le budget des Ehpad est celui qui va le plus augmenter dans le budget de la sécu. Pour les personnels, on est loin du compte.
Le budget des Ehpad est celui qui va le plus augmenter dans le budget de la sécu. Pour les personnels, on est loin du compte. © Radio France - Jacky Page

Autre sujet d'inquiétude pour les syndicats : une réforme tarifaire contestée. Christine Pelletier, pour la CFDT, n'en attend rien de bon : « la convergence tarifaire, c’est aligner l’ensemble des tarifs des Ehpad, ce qui va encore pénaliser les Ehpad du secteur public où vont les résidents les moins fortunés, qui sont les plus dépendants ». 

Sur ce point, la ministre de la Santé Agnès Buzyn va nommer un médiateur, l'inspecteur général des affaires sociales, Pierre Ricordeau, afin dit-elle " d'adapter la réforme aux réalités de terrain". 

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