Affaire Lactalis : un livre pour dresser le bilan de ce scandale alimentaire paraît ce jeudi
Le premier père de famille à avoir porté plainte dans l'affaire Lactalis, le scandale du lait infantile contaminé à la salmonelle à Craon, sort un livre ce jeudi 3 octobre (L'Omerta Alimentaire, On empoisonne nos enfants !, éditions Kiwi). Quentin Guillemain dresse un bilan et espère un procès.

Les leçons de l'affaire Lactalis ont-elles été tirées ? Question posée dans un livre à paraître ce jeudi 3 octobre : "L'Omerta Alimentaire, On empoisonne nos enfants !". Cet ouvrage de 184 pages, aux éditions Kiwi et préfacé par la directrice générale de Foodwatch, retrace les nombreux épisodes du scandale du lait contaminé à la salmonelle, fabriqué dans l'usine de Craon. Un livre écrit par Quentin Guillemain dont la petite fille de 3 mois avait consommé ce lait en poudre Lactalis. C'est aussi le président de l'association des familles de victimes.
Tout a commencé le 1er décembre 2017 dans l'usine de fabrication de Craon en Mayenne avec la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations de la Mayenne qui soupçonne à l'époque des cas de salmonellose dans trois laits infantiles du groupe Lactalis. S'en sont suivies les jours suivants plusieurs procédures de retrait-rappel des produits et l'arrêt de la production de lait infantile sur le site de Craon. Au total, il y a eu au moins 38 bébés intoxiqués en France d'après l'Agence Régionale de Santé.
Le même scandale en Espagne
Une commission d'enquête parlementaire (qui a entendu le discret PDG de Lactalis Emmanuel Besnier) et des mois de révélations dans la presse plus tard, Quentin Guillemain estime aujourd'hui que peu de choses ont changé pour assurer une parfaite sécurité alimentaire en France et en Europe. "On a vécu une affaire du même type en Espagne en janvier 2019. On a découvert des enfants malades à cause d'une usine contaminée dix ans auparavant. Donc on voit bien que les choses se répètent. La seule chose qui a été réalisée c'est la communication des auto-contrôles aux autorités s'ils sont positifs. Un tas de choses a été conseillé, recommandé par des parlementaires, les consommateurs, et même des ministres. Mais à l'heure où je vous parle rien n'a été fait" explique le père de famille.
Suite au scandale, le ministre de l’Economie et des finances, Bruno Le Maire, avait demandé en début d'année 2018 au conseil national de la consommation de faire des propositions pour améliorer les procédures de retrait et de rappel des produits faisant l’objet d’un risque sanitaire. L’organisme a rendu ses conclusions dans un rapport remis au gouvernement : la création d'un site internet unique recensant les rappels de produits. La multiplication des points d’affichage des retraits-rappels en magasin et la diversification des canaux de communication, mais aussi la généralisation des contrôles en caisse.
Trois juges d'instructions enquêtent
Aujourd'hui une information judiciaire est ouverte et l'enquête continue pour déterminer précisément les responsabilités de Lactalis. Trois juges d'instruction enquêtent. Quentin Guillemain souhaite que cette procédure judiciaire s'achemine sur un procès. "Les juges d'instruction sont très engagés dans leur enquête et cela prendra du temps. Mais il y a une impatience légitime des familles. Nous avons un certain nombre de questions pour lesquelles nous n'avons toujours pas de réponses. La faute du groupe Lactalis c'est tout simplement d'avoir mis sur le marché des produits contaminés. On demande que les responsables soient condamnés et prennent leur responsabilité" termine Quentin Guillemain.
