Berck : l'hôpital maritime fête ses 150 ans
Annexe des hôpitaux parisiens, l'hôpital maritime de Berck accueille des patients pour des rééducations lourdes. Au départ, c'était des enfants. Ce bâtiment historique, en briques, est toujours là, 150 ans après, face à la page sud de la station. Une exposition retrace son histoire.

L'aventure de l'hôpital maritime de Berck commence au milieu du XIXème siècle. A l’époque, il n’y a que quelques baraques en bord de mer - le village est plus loin, à 2 km. Les hôpitaux parisiens ont pris pour habitude de confier des enfants orphelins à des familles de la région.

Parmi ces familles, il y a deux femmes, devenues veuves, dont l’une sera surnommée « Marianne-Toute- Seule». Elles découvrent les bienfaits des bains de mer et de air iodé sur des enfants atteints de scrofule, une tuberculose osseuse, particulièrement impressionnante.
Inauguré par l'Impératrice Eugénie
Et vu les résultats constatés sur les enfants, les hôpitaux parisiens décident de construire un lieu d’accueil en bois, pour commencer. Le premier hôpital, en dur, sera inauguré en 1869, par l’Impératrice Eugénie -d’où les 150 ans célébrés cette année. L’hôpital maritime de Berck portera d’ailleurs, brièvement, le nom de Napoléon.

Dans cet hôpital, on y soigne plus de mille enfants en même temps. A l’intérieur, on peut aligner des lits dans de grandes salles, reliées par les couloirs très larges. Et à l’extérieur, comme on le voit sur des cartes postales anciennes, les enfants profitaient des terrasses, face à la mer.
Hôpital de guerre en 1914
Pendant la Grande-guerre, les enfants laisseront la place à des soldats britanniques blessés. La guerre de 1914-1918 qui verra un des internes de l’établissement, Marius Mozer, touché au front, par une balle dans la tête. Il reviendra en rééducation, à Berck, avant d’y reprendre du service. Un des bâtiments porte son nom.

Au sortir de la Seconde guerre mondiale, l'hôpital n’accueillera plus d'enfants car les antibiotiques ont permis de soigner efficacement la scrofule. L’histoire de l’hôpital est aussi marquée par trois médecins les Dr Perrochaud, Cazin, et Ménard, qui feront sa réputation. Et il y a également les patients célèbres, comme le journaliste Jean-Dominique Bauby. Victime d’un accident cérébral, il occupait la chambre 119. Il a raconté son histoire dans le livre Le scaphandre et le papillon, qui deviendra un film.
Gériatrie et obésité
Aujourd'hui, l’hôpital maritime ne soigne plus uniquement des patients parisiens. Il y a de nombreux nordistes parmi les pensionnaires, qui vont passer en moyenne deux mois à Berck. Il est toujours question de rééducations lourdes, avec, par exemple, un centre de balnéothérapie alimentée, comme autrefois, avec de l’eau de mer.

Un pôle gériatrie se développe et une unité travaille sur l’obésité. Ces deux savoir-faire assurent l’avenir de cet hôpital. Avec là encore, comme il y a 150 ans, deux femmes à l’origine de tout, les Dr Florès et Brulé.
Toute cette histoire est à retrouver dans une exposition à l’hôpital maritime, jusqu’au 18 juillet. C’est ouvert au public.