Bordeaux : l'institut Bergonié se dote d'un nouveau pôle de lutte contre le cancer
L'institut Bergonié de Bordeaux, spécialisé dans la lutte contre le cancer, a inauguré ce jeudi son nouveau pôle chirurgical et interventionnel.

Le pôle Josy Reiffers a été nommé ainsi en hommage à l'ancien directeur général de l'institut Bergonié de Bordeaux, décédé en 2015. Il était à l'initiative de ce projet qui veut offrir une prise en charge plus efficace et plus rapide des patients.
Ouvert depuis cet été, le bâtiment de 10 000 mètres carrés a été officiellement inauguré ce jeudi.
Le patient au cœur du projet architectural
L'architecture du bâtiment a été pensée pour faciliter le parcours de soin des patients et favoriser son bien-être. A commencer par des petits salons qui remplacent les classiques salles d'attente et des murs colorés censés apaiser les patients stressés.
Grâce à une meilleure organisation des services, le temps du parcours de soins est réduit. L'accueil et les admissions se font désormais au même endroit, au rez-de-chaussée de l'institut. Les patients sont ensuite dirigés vers leur chambre, dans l'un des trois premiers étages du bâtiment. Dans ce nouveau pôle, les chambres sont majoritairement individuelles et mieux équipées avec un lit pour l'accompagnant du patient.


"On essaye de raccourcir le plus possible la durée d'hospitalisation pour diminuer la désociabilisation de la prise en charge des patients car ils ne sont pas dans leur univers. On essaye de rendre les choses moins agressives et que ce soit moins impactant pour le quotidien du patient", explique le docteur Frédéric Guyon, chirurgien en oncologie et gynécologie à l'institut Bergonié.
Eviter le stress
L'objectif premier de cet environnement qui se veut éloigné de l'univers habituellement froid et impersonnel de l'hôpital est de diminuer l'anxiété des patients avant leur opération.
Toujours dans le but de rassurer les malades, avant leur opération ou acte médical, ceux qui le peuvent montent à pieds jusqu'aux blocs opératoires, situés au 4e étage de l'institut, au lieu d'arriver sur un brancard. Des cabines et des casiers sont à leur disposition, ce qui leur permet de ne se changer en tenue opératoire qu'au dernier moment et notamment de garder leurs perruques jusqu'au bout.
Une méthode qui fait ses preuves, selon Isabelle Duguey, cadre du plateau technique interventionnel et du département anesthésie et réanimation : "Certaines études montrent que _la diminution du stress permet de diminuer les quantités de produits pour endormir les patients_, ça permet des réveils davantage sereins et une meilleure récupération."
Des appareils de pointe
Le sous-sol du nouveau bâtiment est également aménagé. Il comporte un bunker qui accueille, depuis début octobre, un nouvel appareil de radiothérapie : le TrueBeam Novalis STx. Cet appareil de dernière génération vient compléter le parc existant puisque c'est la deuxième machine de ce genre implémentée dans l'institut mais celle-ci est beaucoup plus performante et précise. Elle permet d'irradier à forte dose des volumes très proches d'organes critiques comme le cerveau ou la moelle épinière par exemple, avec une précision millimétrique. "Il y a moins de risque, moins de complication parce qu'on peut faire des traitements beaucoup plus ciblés et accéder à des zones critiques, ce qu'on ne pouvait pas le faire avant", explique Aline Petit, coordinatrice du département radiothérapie de l'institut Bergonié.

Avec cette machine, les examens sont aussi plus courts, il faut compter entre 20 et 30 minutes et les patients peuvent suivre ce traitement en ambulatoire, c'est-à-dire sans avoir besoin de passer une nuit d'hospitalisation.

Le parcours de soins se veut également dématérialisé avec, notamment, la présence d'armoires à pharmacie connectées. Gérées par les pharmaciens de l'institut, elles sont très sécurisées et connectées au dossier médical du patient et de ses prescriptions, ce qui permet de diminuer les erreurs.