Bourges : certains patient craignent d'attraper la Covid à l'hôpital
232 morts dans les établissements de santé du Cher : c'est le nombre le plus élevé enregistré dans toute la région Centre-Val de Loire. Des patients souvent âgés et déjà fragilisés, mais certains malades craignent d'attraper le Covid à l'hôpital.
Le taux d'incidence de la Covid ne cesse de progresser dans le Cher : plus de 400 dans le sud du département (400 cas pour 100.000 habitants) pour une moyenne de 289 sur le département. Cela s'explique en partie par l'existence de foyers de contamination dans les Ehpad et les hôpitaux. Malgré les précautions prises, certains patients sont contaminés durant leur séjour à l'hôpital. On a déjà enregistré 232 décès dans les hôpitaux du département depuis le 1er septembre, le nombre le plus élevé de la région. Des malades le plus souvent âgés et atteints de pathologies graves par ailleurs. Pas de quoi réconforter les patients qui doivent impérativement être hospitalisés. Tous ne sont pas forcément très sereins à leur admission.
La rumeur court à Bourges comme ailleurs : si vous voulez attraper la Covid, vous n'avez qu'à entrer au centre hospitalier Jacques Coeur... Cette retraité doit justement être hospitalisée, et ne cache pas une certaine crainte : "Vu mon âge, c'est vrai j'ai peur. J'ai de gros problèmes cardiaques. Ca ne me rassure pas". Son fils tente de lui remonter le moral : "Faut se dire que tout est fait pour éviter la propagation du virus dans les chambres. Ils font tout ce qu'il faut pour qu'on reste serein." Cette autre patiente est toute contente de pouvoir rentrer chez elle après une semaine d'hospitalisation : "J'ai été testée en arrivant, mais c'est vrai que j'ai eu la crainte d'être contaminée pendant tout mon séjour. J'essayais de ne toucher à rien. Même dans l'ascenseur, j'avais peur de toucher aux boutons. D'un autre côté, c'est vrai que tout est désinfecté régulièrement. Ca rassure."
Le docteur Walter Lanotte, président de la communauté professionnelle territoriale de Santé de Bourges le confirme : les médecins, pour diminuer les risques de contamination, privilégient l'hospitalisation de jour pour les examens absolument nécessaires et retardent le plus possible les hospitalisations de longue durée notamment des patients âgés ou souffrant de maladies chroniques. Mais ce n'est pas toujours possible. Cette patiente attend justement une seconde opération : "On ne peut pas se laisser dépéri parce qu'il y a une épidémie. Il faut faire confiance aux médecins et à l'hôpital." Certains ne vont même plus voir leur médecin traitant. Cela fait craindre une explosion des pathologies dans quelques mois quand la Covid sera derrière nous. La vaccination des personnes fragiles et des soignants devrait atténuer cette appréhension d'ici quelques jours.