Bourges : une sépulture collective vieille de 5000 ans, mise au jour
Une sépulture vieille d'environ 5.000 ans, découverte à Saint-Doulchard, près de Bourges. Elle a été mise au jour l'été dernier lors de fouilles sur le chantier de la rocade Nord Ouest. C'est la première sépulture collective trouvée dans le Cher. Une autre a été découverte dans le sud de l'Indre.
Une sépulture collective vielle d'environ 5000 ans a été découverte à Saint-Doulchard, près de Bourges. Elle renfermait au moins 44 corps de tous âges. Reste maintenant à comprendre qui étaient ces personnes et comment elles sont mortes. Comme toujours en archéologie, l'enquête ne fait que commencer.
La datation au carbone 14 situe l'origine de cette fosse commune de 3.100 à 2.900 avant Jésus-Christ : "Sa découverte est un vrai coup de chance", estime Laure Pecqueur, archéo-anthropologue à l'INRAP. "Le premier diagnostic qui avait été fait, était passé juste à côté. Heureusement, il y en a eu un second et surtout elle est intacte. Souvent, on les découvre parce que la grue qui racle le terrain a donné un coup de godet dedans."
Une sorte de caveau en bois d'un peu plus de quatre mètres de long, un mètre soixante-quinze de large sur une cinquantaine de centimètres de profondeur. Quarante-quatre corps, 3.800 os ou fragments, des hommes, des femmes, des enfants qui vont être soumis à l'ADN : "On pourra peut-être définir des liens de parenté", poursuit Laure Pecqueur. "Cela nous permettra de voir si le fonctionnement de cette sépulture est familial ou de savoir si ces individus sont issus d'un même village ou de plusieurs."
A priori, il ne s'agit pas d'un massacre. Reste à savoir sur combien de temps, ces corps ont été amenés là : "On a trouvé surtout des fragments de céramique", détaille Laure Pecquer. "On n'a pas trouvé de vase antique, mais des silex, des lames notamment. Et aussi pas mal d'éléments de l'industrie osseuse et notamment plusieurs gaines d'emmanchement en bois de cerf, mais qui, à priori n'ont jamais servi." S'agissait-il d'honorer la mémoire de certains défunts ? La question reste entière. C'est à cette période que sont apparues les premières tombes individuelles.