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"Branle-bas de combat" contre les légionnelles aux thermes de Saujon en Charente-Maritime
Depuis plus de six mois, les thermes de Saujon sont aux prises avec des légionnelles installées dans les canalisations. Après six semaines de fermeture pour un grand nettoyage, l'heure est maintenant aux travaux, qui vont s'étaler sur les mois de janvier et février.

Quand certains sont aux prises avec le Covid-19, aux thermes de Saujon, le combat du moment, ce sont les légionnelles ! L'établissement ferme fin décembre pour deux mois. Une fermeture annuelle allongée, le temps de réaliser des travaux sur le réseau de distribution de l'eau thermale, afin se débarrasser définitivement des légionnelles.
Ces bactéries potentiellement mortelles ont profité de la fermeture liée aux confinements, jusqu'en mai 2021, pour faire leur nid dans les canalisations. Elles avaient déjà gâché le début d'été des curistes, l'établissement spécialisé en santé mentale devant fermer ses thermes durant six semaines pour traiter entièrement ses canalisations. Mais des traces de légionnelles sont réapparues en novembre 2021, ce qui oblige à employer les grands moyens.
Des légionnelles décelées au niveau des bains
La visite des thermes commence par une petite cabane. Elle abrite l'un des deux forages de l'établissement. "Vous voyez un tube qui plonge à 200m de profondeur, commente Guillaume Cathalan, responsable technique des thermes de Saujon. Il n'y a absolument aucune légionnelle ici, car l'eau est trop froide pour elles, même si elle nous arrive à 18 degrés."
Car c'est entre 25 et 55 degrés que les légionnelles peuvent se développer. A Saujon, ça se passe en bout de chaîne. "On surveille 90 points de notre réseau de distribution, et c'est surtout au niveau des bains qu'on a décelé des légionnelles au mois de novembre. C'est là, les trois points principaux." Les bains concernés ont été immédiatement fermés, le temps d'être décontaminés. Le fonctionnement a ensuite repris normalement.
Créer une boucle dans le circuit d'eau chaude
Une mauvaise surprise car l'établissement pensait avoir fait le plus dur cet été. Six semaines de fermeture, le temps de provoquer des chocs thermiques, en injectant de l'eau à très haute température (70 degrés) dans le réseau. Sans oublier un entretien régulier. "La légionnelle aime bien ce qu'on appelle le biofilm, précise Guillaume Cathalan, une matière un peu visqueuse qu'on retrouve dans les canalisations et qui se développe sur le calcaire. On utilise donc un détartrant, pour éliminer le calcaire, et ensuite un désinfectant pour se débarrasser de la bactérie."
Mais ça ne suffit toujours pas. Pour comprendre, direction donc les baignoires d'hydrothérapie, alimentées par une eau à 55 degrés, mais qui a tendance à refroidir la nuit dans les tuyaux. "Et nos travaux vont consister à créer un circuit d'eau continu, une boucle, ce qui créera une circulation d'eau 24 heures sur 24. L'eau ne stagnera plus, et sera maintenue à 55 degrés. Ce qui empêchera le développement de la légionnelle."
Des normes drastiques
La solution a été validée par un cabinet d'études spécialisé. Un soulagement pour Christine Favre, la cadre de soins de l'établissement thermal, sur les dents depuis six mois : "c'est un stress permanent, que ce soit les légionnelles ou les entérocoques qu'on peut retrouver dans les piscines. Dès qu'on trouve un germe, c'est branle-bas de combat, on traite tout. Quitte à vider les piscines, et embêter les curistes."
Il faut dire que les normes sont drastiques pour le thermalisme. Aucun germe accepté dans les analyses, quand on peut monter à 1.000 unités de légionnelles dans le secteur hospitalier. Avec ces travaux, Olivier Dubois espère tourner définitivement cette page des légionnelles, qui brouille l'image de son établissement. "Ce n'est pas bon d'avoir des fermetures. On va donc faire ces travaux, vérifier que tous les résultats sont bons, avant d'ouvrir en mars. Il n'y a aucune raison que ce ne soit pas efficace."
Olivier Dubois qui reste marqué par les attaques reçues par les thermes de Saujon, après le décès d'une curiste de la légionellose en 2019. A l'époque pourtant, les analyses n'avaient décelé aucune bactérie dans l'établissement .
Olivier Dubois qui a de grands projets pour ses thermes : une reconstruction en 2023 ou 2024, pour atteindre à terme les 10.000 curistes, contre 4.500 les dernières années, et un peu plus de 2000 en 2021, année si particulière.
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