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Chaleur sur les chantiers : "On ne peut pas continuer à travailler comme ça, on n'a plus de force"

Le thermomètre continue de monter en Normandie avec 32 degrés à Rouen ce jeudi et même 35 à Evreux. Sur les chantiers, on tente d'adapter les conditions de travail mais la priorité reste la tenue des délais.

Ces ouvriers du BTP son payés à la tâche. Malgré la chaleur, ils ne font pas de pause et ne se protège pas du soleil.
Ces ouvriers du BTP son payés à la tâche. Malgré la chaleur, ils ne font pas de pause et ne se protège pas du soleil. © Radio France - Valentine Joubin

Vous avez eu chaud ce mercredi? Et bien attendez-vous à avoir très, très chaud ce jeudi et jusqu'à la fin de la semaine. Météo France annonce 30 degrés au Havre, 32 à Rouen, 35 à Evreux! Depuis la canicule de 2003, l'attention portée aux personnes vulnérables est beaucoup plus importante. Mais attention aux sportifs et aux travailleurs prévient Agnes Buzyn en rappelant que, l'été dernier, les victimes de la chaleur étaient majoritairement des personnes travaillant en extérieur. La ministre de la santé appelle notamment à limiter les travaux au soleil lors des coups de chaud. Mais sur les chantiers rouennais, la recommandation n'est pas forcément suivie.

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Les ouvriers du chantier de la nouvelle ligne de bus T4 travaillent au soleil toute la journée.
Les ouvriers du chantier de la nouvelle ligne de bus T4 travaillent au soleil toute la journée. © Radio France - Valentine Joubin

On fait des pauses mais il faut qu'on avance quand-même, Jimmy Brebion - chef de chantier

"On ne peut plus continuer à travailler comme ça, il fait trop chaud", confie Romain, 19 ans, un intérimaire qui travaille sur le chantier de la nouvelle ligne de bus T4, à Rouen. Sa mission? Creuser des tranchées pour enfouir des câbles de fibre optique, "on est mous! On a plus de force, on a plus rien!", soupire le jeune homme. En voyant les cadences ralentir, le chef de chantier, Jimmy Brebion a remplacé les marteaux-piqueurs manuels contre des pelles mécaniques, des machines. "c'est moins difficile, on va dire. Après s'ils veulent se mettre à l'abri, à l'ombre, ils peuvent". Mais un ouvrier qui se sentirait mal, peut-il s'arrêter de travailler? "On fait des pauses régulièrement mais faut qu'on avance quand-même".

"On ne peut plus travailler comme ça, on a trop chaud!", soupire Romain, intérimaire de 19 ans.
"On ne peut plus travailler comme ça, on a trop chaud!", soupire Romain, intérimaire de 19 ans. © Radio France - Valentine Joubin

Certaines sociétés ne mettent même pas d'eau à disposition, Jean-François - ouvrier du BTP

"On va boire, beaucoup boire", annonce Jean-François comme pour se donner du courage. L'ouvrier, qui a une dizaine d'expérience s'estime plutôt bien loti : "J'ai un frigo dans mon camion, je peux mettre l'eau au frais. Certaines société ne mettent même pas d'eau à disposition". Et justement, à quelques mètres, un autre groupe de travailleurs suent à grosses gouttes en coulant des dalles de béton. Ils ne portent ni casque, ni casquette. "Ce sont des tâcherons, ils sont payés au mètre", explique Sébastien qui travaille avec eux mais pour une autre entreprise. Malgré la chaleur, ces intérimaires n'ont aucun intérêt à faire une pause, "ils ne veulent pas, ils ne sont pas payés à l'heure". 

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