CHU de Rennes : les personnels hospitaliers déclarent leur amour pour l'hôpital
Environ 200 personnels du CHU de Rennes se sont rassemblés ce vendredi 14 février à 13 h place de la République. Une manifestation festive avec des chants, des fleurs et des cœurs en carton pour déclarer leur flamme à l'hôpital public. Une délégation doit être reçue par la direction du CHU.
Les 51 démissions administratives des personnels hospitaliers du CHU de Rennes en janvier n'ont pas encore eu les effets escomptés. Quelque 200 personnels du CHU de Rennes, hospitaliers et administratif se sont réunis ce vendredi 14 février sur la place de la République. Vêtus de blouses blanches, de masques de salle d'opération, mais aussi de fleurs, de pancartes en forme de cœurs, les manifestants sont venus déclarer leur amour pour l'hôpital public : "les fleurs c'est parce que c'est la Saint-Valentin, on vient déclarer notre flamme à l'hôpital" raconte une interne au CHU Pontchaillou.
Un sentiment de mépris
En grève depuis des mois comme de nombreux établissements de santé publique partout en France, les personnels du CHU de Rennes demandent "davantage de moyens pour l'ensemble des corps de métiers de l'hôpital". Les annonces de la ministre de la santé - un coup de pouce d'1,5 milliard d'euros sur trois ans, une reprise partielle de la dette de l'hôpital public, la création de plusieurs primes - n'auront pas calmé la gronde. "Les primes ne sont pas destinées à l'ensemble des personnels de l'hôpital, nous demandons à ce que ça change. Cette mesure conduit à diviser les gens et donne un sentiment de mépris de la part du gouvernement. Et le mépris se transforme en colère", explique un responsable syndicale de la CGT CHU Rennes. Parmi les motifs de revendication, "la reconnaissance de la pénibilité de certains métiers comme celui d'infirmière ou encore de manipulateur radio", poursuit la syndicaliste.
"Cher hôpital, je t'aime encore", Céline Farges, urgentiste au CHU Pontchaillou
Certains manifestants ont distribué aux passants des cartons en forme de cœurs pour qu'ils écrivent quelques mots sur leur passage à l'hôpital public, des témoignages qui seront envoyés la semaine prochaine directement à Emmanuel Macron. Céline Farges, une urgentiste avait quant à elle préparé une lettre d'amour pour l'hôpital, en ce jour de Saint-Valentin "Cher hôpital, je t'aime encore, je tiens à toi même si nos relations ont bien changé. Le problème mon cher hôpital, c'est que je ne suis pas rentable". Après ces mots plein d'émotions et de revendications, c'est la fanfare de la fac de médecine de Rennes qui a mis l'ambiance au milieu des manifestants. "On est tous concernés, professionnels, patients, étudiants. C'est important que les futurs médecins nous soutiennent et soient là aussi", confie Yves Morice, adjoint administratif aux urgences du CHU de Rennes.
Malgré l'absence de mesures satisfaisantes de la part du gouvernement, les personnels de l'hôpital restent mobilisés et déterminés à se faire entendre. La manifestation du jour se voulait festive, les manifestants ont entonné une reprise de "Je te promets" de Johnny Hallyday "j'y crois comme à l'hosto et au gouvernement, je te promets une histoire différente des autres, j'ai tant besoin d'y croire encore..."