Homéopathie : la menace de déremboursement fait baisser les commandes chez Boiron Aubière
Les entreprises du médicament homéopathique tirent la sonnette d'alarme. La menace de déremboursement de l'homéopathie pèsent déjà sur leur activité. Chez Boiron Aubière, le battage médiatique a déjà des incidences sur les commandes et sur le personnel.
C'est ce mercredi qu'Agnès Buzyn, la ministre de la Santé reçoit sur son bureau l'avis de la Haute Autorité de santé qui doit statuer sur le déremboursement de l'homéopathie. On sait déjà, selon certaines indiscrétions que la conclusion de l'avis provisoire se prononce en faveur du déremboursement. Boiron, Weleda et Lehning, les trois laboratoires concernés s'insurgent contre cet acharnement sans précédent et lancent une pétition avec un collectif de professionnels et de patients pour le maintien du remboursement du médicament homéopathique.
700 à 800 commandes par jour à Aubière
L'unité Boiron locale emploie une vingtaine de salariés, des techniciens, des préparatrices, des pharmaciens. L'entreprise fournit 660 pharmacies en Auvergne et au delà. Chaque jour, elle prépare 700 à 800 commandes dont 350 préparations magistrales commandées par les médecins. "Le battage médiatique nous fait déjà beaucoup de tort", précise Catherine Fourvel, la directrice d'Aubière. "En un an, nos commandes ont baissé de 10%". "Là où il fallait 10 personnes pour préparer les commandes, il ne faut plus que 7 à 8 personnes aujourd'hui, précise Benoît, responsable du service logistique.
0,29% du volume total des médicaments remboursés
Pour Catherine Fourvel, le déremboursement de l'homéopathie n'engendrera pas d'économies. "L'homéopathie ne représente que 0,29% du volume total des médicaments remboursés. Ce qui représente 86 millions d'euros sur un total de 30 milliards. Une goutte d'eau finalement." Pour elle, le déremboursement de l'homéopathie profitera surtout aux traitements allopathiques "beaucoup plus chers. "Sans parler de la casse sociale qui se profile".
On sent une volonté d'aller vite !"
Les industriels du médicament homéopathique ressentent une volonté de la ministre d'aller très vite. "Cet acharnement contre l'homéopathie est sans précédent. On se demande à qui tout cela peut-il profiter ?", s'interroge Catherine Fourvel. "Pas au patient, qui n'aura plus le choix. Pas à la sécurité sociale. En tout cas pas à nos laboratoires qui devront licencier. Mais sans doute à d'autres."