Coronavirus : 143 résidents positifs, "on n'a pas failli" déclare la directrice de l'Ehpad de Loches
L'Ehpad Puygibault de Loches est le plus gros cluster d'Indre-et-Loire. Il comptait 143 personnes positives au Covid-19 il y a une semaine dont 121 résidents. Il en compte aujourd'hui 190 dont 143 résidents. Après des jours de silence, la direction de l'Ehpad a tenu ce jeudi une visioconférence.
La direction de l'Ehpad Puygibault à Loches, le plus gros cluster d'Indre-et-Loire, sort aujourd'hui de son silence. Elle a dressé un état des lieux très préoccupant de la situation tout en tentant de rassurer le public et les familles. Depuis le début de la deuxième vague de Covid-19, 12 résidents sont décédés. Aujourd'hui, l'Ehpad compte 190 personnes positives, c'est-à-dire 143 résidents et 47 soignants. Parmi eux, 20 résidents sont très atteints et sont particulièrement surveillés. L'Ehpad est bien entendu entièrement fermé et interdit à toute visite.
Le 16 octobre, l'Ehpad ne comptait que trois malades du Covid-19, deux résidents et un soignants. Comment en est-on arrivé à cette explosion de cas positifs en un mois? Dominique Osu, la directrice du centre hospitalier de Loches dont dépend l'Ehpad, affirme que l'établissement n'a pas failli à son devoir et que depuis le début de la deuxième vague, toutes les mesures barrières ont continué d'être appliquées. Elle apporte d'autres explications comme la vitesse de propagation de ce virus, dit-elle, qui est étonnante.
Vraiment ce virus est très surprenant, je vous assure, c'est vraiment une épidémie qui se propage à une vitesse incroyable -Dominique Osu, directrice de l'Ehpad
Elle explique ensuite ce tsunami de contaminations par la configuration de la maison de retraite médicalisée. "C'est un ancien Ehpad, le bâti fait que de toute manière les secteurs de chaque bâtiment sont communicants, mis à part deux d'entre eux, c'est fait comme ça". Enfin, il y a le profil des résidents qui a pu faciliter la rapide transmission du virus comme les personnes atteintes de troubles cognitifs que l'éthique de l'établissement empêche d'enfermer dans leur chambre.
Un Ehpad est un lieu de vie, certains résidents souffrent de démence, de troubles cognitifs, ils déambulent et même si on essaye de les empêcher de sortir du secteur, c'est difficile sur un plan éthique de leur interdire de déambuler
Un espoir de voir la situation s'améliorer : 32 résidents parmi les premiers contaminés ont aujourd'hui quitté l'isolement et déjeunent ensemble et 44 résidents sont actuellement négatifs au coronavirus.