Coronavirus : "La gestion est bonne" pour le chef du service infectiologie du CHU de Saint-Étienne
L'épidémie du coronavirus a donc fait 106 morts en Chine. En France, trois personnes ont été hospitalisées. Comment le CHU de Saint-Étienne réagit-il face à cette épidémie ? Question posée ce matin au professeur Berthelot, chef du service infectiologie à l'hôpital stéphanois.

Comment jugez vous la prise en charge du coronavirus par les services de l’État jusqu'à maintenant ?
La gestion est bonne. Il faut dire qu'on apprend de nos expériences comme le SRAS en 2002-2003, un autre coronavirus en 2012. Là c'est le 3e et je trouve que les consignes sont claires avec une organisation bien définie. La communication est adéquate désormais puisqu'on dit que si on pense avoir été infecté il faut appeler le centre 15 et surtout pas les urgences. On risquerait d'infecter d'autres patients et les personnels de santé.
Dans ce contexte, le CHU de Saint-Étienne est prêt ?
C'est une procédure non pas habituelle mais qu'on applique depuis des années. Il nous est déjà arrivé de prendre en charge des patients suspects, qu'on hospitalise dans le service infectiologie, dans des chambres avec une ventilation spécifique qu'on appelle des chambres en dépression, ce qui évite la dissémination d'un air contaminé. Ensuite on a les moyens de déterminer si le patient est infecté par le coronavirus.
On parle de pénurie de masques ces dernières heures. Ils sont utiles ou non ?
En France ou sous-utilise le masque. Si vous allez à l'hôpital, on est en pré-alerte grippe puisque l'épidémie arrive et il y a donc de nombreux secteurs de l’hôpital où vous pouvez avoir des masques. On n'a pas cette culture du masque pour se protéger, tout comme l'hygiène des mains.
Finalement vous êtes plus inquiet à cause de l'épidémie de grippe que du coronavirus ?
La grippe c'est 8000 à 12 000 morts par an en France. Il y a un vaccin sous-utilisé et une culture à développer autour de la transmission des virus respiratoires.