Coronavirus : à Mulhouse, Emmanuel Macron salue une "mobilisation exemplaire" contre le Covid-19
Le président de la République Emmanuel Macron a visité ce mercredi l'hôpital de Mulhouse et l'établissement militaire installé à côté, pour faire face à la surcharge des services de réanimation. Il a rendu hommage aux soignants et à l'organisation mise en place dans le Grand Est contre le Covid-19..
Emmanuel Macron était à Mulhouse ce mercredi après-midi, première ville du Haut-Rhin devenue un foyer épidémique du coronavirus dès le début du mois mars, à la suite d'un rassemblement religieux de quelque 2.000 personnes.
Masque FFP2 sur le visage, une première, le président de la République a visité, pendant deux heures, le centre hospitalier Emile Muller et l'hôpital de campagne monté par l'armée pour désengorger le service de réanimation, avant de prononcer un discours d'une vingtaine de minutes. Aucun ministre ne l'accompagnait, juste trois conseillers.
Dans le Grand Est, 5.479 personnes ont été infectées par le Covid-19 (chiffres Santé Publique France), 3.068 patients sont hospitalisés dont 651 en réanimation. Ici, la "mobilisation a été exemplaire" a prononcé Emmanuel Macron, estimant que la même organisation "inédite" serait appliquée aux régions françaises où l'épidémie prend de la vitesse.
Un plan pour investir dans l'hôpital
Le président de la République a rendu hommage aux soignants, en commençant par saluer la mémoire des médecins tués par le Covid-19, dont trois sont originaires du Grand Est (deux généralistes de Colmar et L'Hôpital en Moselle et un gynécologue de Mulhouse).
Pour rendre aux soignants, "ce que nous leur devons", Emmanuel Macron s'est engagé à lancer, "à l’issue de cette crise, un plan massif d’investissement et de revalorisation des carrières".
Il nous faut plus de matériel et de personnel - des élèves-infirmières
A l'hôpital Emile Muller de Mulhouse, où les urgentistes alertent de longue date contre le manque de moyens à l'hôpital, des personnels ont profité de la visite présidentiel pour rappeler que les difficultés ne datent pas du coronavirus.
"Il nous faut plus de matériel et de personnels, on est vraiment en déficit", soulignaient des élèves infirmières, tandis qu'un autre soignant demandait "des gants, des blouses, du matériel de protection". Un cri d'alarme qui, à Mulhouse et plus globalement dans le Haut-Rhin, ne date pas d'aujourd'hui.
Le chef de l'Etat a rappelé toutes les mesures mises en oeuvre ces derniers jours en Alsace et dans le Grand Est : plus de 1000 engagés pour venir renforcer les équipes soignantes "dont 250 dans la région de Mulhouse" ; les 18 patients transférés par l’armée ; la trentaine de patients pris en charge par les Suisses, les Allemands et les Luxembourgeois.
Il a enfin salué, outre les personnels des hôpitaux de la région, les médecins de ville, mais les enseignants, les services de l’Etat et l’ensemble des collectivités "qui n’ont cessé d’être au front". Le dernier hommage du chef de l'Etat a été pour "la troisième ligne" : "ceux qui jouent un rôle en restant chez eux".
Un hôpital militaire inédit
L'EMR (Elément militaire de réanimation), qu'Emmanuel Macron a visité, est installé juste à côté de l'hôpital Emile Muller, a accueilli son premier patient mardi après-midi. Elle pourrait prendre en charge jusqu'à 30 patients en réanimation, sur 1.000 mètres carrés.