Coronavirus : après les variants, des chercheurs s'inquiètent au sujet des recombinants
Après les variants, les chercheurs s'inquiètent des recombinants, ces virus qui se mélangent entre eux. S'ils ne présentent pas de risque immédiat, ils pourraient au fur et à mesure des échanges génétiques devenir plus transmissibles notamment entre l'homme et l'animal.
Les scientifiques se penchaient déjà sur les variants, ils doivent aussi désormais s'intéresser aux recombinants : des souches parfois mutés qui se rencontrent dans un même espace pour créer un nouveau virus et qui concentrent des caractéristiques de ces deux "parents". Des alertes ont été lancées en février et en mars, après la découverte de plus d'une quinzaine de recombinants aux États-Unis et Grande-Bretagne.
Un phénomène classique des coronavirus
Pour qu'une recombinaison ait lieu, les virus impliqués doivent circuler de manière importante au même endroit, comme c'est le cas notamment du variant anglais face à la souche originelle du Covid-19. Ces deux virus "parents" infectent alors le même malade et surtout la même cellule. Ils "échangent" alors des morceaux de leurs génomes, leurs ARN au gré des réplications. Ces ARN mélangés donnent ensuite un nouveau virus recombiné.
Un mécanisme classique et fréquent dans la famille des coronavirus. Les chercheurs ne sont donc pas surpris, mais s'inquiètent de voir émerger des virus plus virulents ou plus transmissibles.
Une porosité entre homme et animal
La transmission, c'est bien ce qui inquiète le plus une partie du monde de la recherche. Des scientifiques de l'Institut Pasteur ont déjà prouvé que les variants sud-africains, anglais et brésilien du Covid-19 pouvaient infecter des souris, ce qui n'était pas possible pour la souche originelle du virus. Si ces variants se recombinent entre eux, on pourrait donc s'attendre à ce qu'il leur soit plus facile d'infecter d'autres espèces, puis de se transmettre à l'homme.