Coronavirus : la vaccination avec Astra Zeneca suscite encore un peu de méfiance à Metz
La ville de Metz organise deux journées de vaccination contre le Covid ce jeudi et jusqu'à vendredi inclus avec des doses d'Astra Zeneca. La fréquentation est moins importante que lors des précédentes opérations : le vaccin anglo-suédois pourrait encore susciter une certaine méfiance.
La ville de Metz organise deux nouvelles journées de vaccination contre le Covid ce jeudi et jusqu’à vendredi inclus au complexe sportif de Saint-Symphorien avec des doses Astra Zeneca. Le sérum anglo-suédois pourrait encore susciter une certaine méfiance, à en croire la fréquentation un peu moins importante que lors des opérations précédentes.
La ville avait inauguré ce centre de vaccination massive dès la fin février pour répondre aux besoins de la population messine et des alentours. Près de 2000 injections avaient pu être réalisées en un week-end.
Cette fois, ce sont 500 doses qui sont prévues pour la journée, un peu moins que les capacités habituelles : « Forcément ça fait moins de monde. C'est les vacances scolaires, on est en semaine, et on vaccine avec l'Astra Zeneca donc il faut prendre le temps de donner des explications aux gens qui se posent beaucoup de questions » commente Stéphane Jacopin, en charge de l'accueil pour la vaccination pour la ville de Metz.
Mauvaise presse du vaccin Astra Zeneca
L'usage du vaccin anglo-suédois a pu susciter des réticences, alors que la Haute Autorité de Santé avait recommandé au début du mois de ne plus l'utiliser en Moselle. Il est réputé moins efficace contre le variant sud-africain qui circulait beaucoup dans le département. Par ailleurs, de très rares cas de thrombose ont été repérés parmi une population plus jeune ayant reçu ce vaccin, ce qui avait amené la Haute Autorité de Santé à décider de le réserver uniquement aux plus de 55 ans.
Ce jeudi matin, l'affluence était relativement réduite par rapport à la fréquentation des éditions précédentes et aux difficultés de réservation soulevée un peu partout en France : « On attend le client alors qu'on pourrait vacciner quatre fois plus que ce que l'on fait » commente François, l'un des médecins retraités qui participe à l'opération.
Le meilleur vaccin, c'est celui qu'on a dans le bras, peu importe le nom - Chantal, infirmière
La ville a donc un peu réduit la voilure pour cette opération. Néanmoins, toutes les personnes de plus de 55 ans sont encouragées à venir se faire vacciner , sans conditions : « Le meilleur vaccin c'est celui qu'on a dans le bras, peu importe le nom » s'exclame Chantal, l'une des infirmières qui réalise les injections. Elle est exaspérée par la mauvaise presse du vaccin d'Astra Zeneca , « ridicule et malvenue » selon elle : « N'importe quel médicament peut avoir des effets secondaires indésirables ou graves, n'importe lequel. Donc il ne faut vraiment pas avoir peur de ça » ajoute-t-elle.
Si on devait éliminer tous les médicaments avec lesquels il y a des incidents rares, vous n'auriez même pas la moitié des médicaments disponibles - François, médecin retraité
Même son de cloche pour François, le médecin qui réalise les entretiens : « Si on devait éliminer tous les médicaments avec lesquels il y a des incidents rares, vous n'auriez même pas la moitié des médicaments disponibles », commente-t-il.
Plus de risque à tomber malades
Parmi les mosellans venus se faire vacciner ce jeudi, Colette estime qu'il y a plus de risques à tomber malade de la Covid qu'à se faire vacciner : « Quand on voit le nombre de Covid long, il y a plus d’intérêt à se faire vacciner, peu importe le vaccin » témoigne cette habitante de Longeville-lès-Metz, ravie d'avoir trouvé un créneau de vaccination si vite.
Jean-Noel, lui, a fait plus de 50km pour obtenir enfin une injection, après qu'une amie l'a incité à se faire vacciner : « Une autre amie ne voulait pas que j'ai ce vaccin, l'Astra Zeneca, mais bon je me suis dit Zut, maintenant je suis là, je le fais et puis c'est tout. On verra bien ! De toute façon il n'y en a pas d'autres », raconte cet habitant de Lidrezing, près de Morhange.
D'autres volontaires préférent garder la tête froide, comme Jean-François. Cet éléctricien a hâte de reprendre son activité dans l'Opéra-théâtre de Metz où il travaille, et « se prépare » en recevant sa première injection : « Effectivement il y a eu quelques problèmes, mais sur le nombre de vaccinations, ce n'est rien ! Il faut rester rationnel » affirme-t-il.
La plupart auront profité d'un temps d'attente réduit et expriment leur satisfaction de se sentir déjà un peu mieux protégés face à la maladie.