Coronavirus : "Il faut s'attendre à se serrer les coudes" pour le professeur Jean-Luc Schmit du CHU d’Amiens
Chef du service maladies infectieuses du CHU d'Amiens, le professeur Jean-Luc Schmit parle d'un troisième confinement inévitable si le taux d'incidence continue d'augmenter.
La Somme et l'Oise en surveillance renforcée face au coronavirus.
Depuis ce jeudi 25 février, nos 2 départements sont dans la liste des territoires où la progression de l'épidémie inquiète le plus. Mais pas encore de troisième confinement : une décision encore possible selon l'analyse de Jean-Luc Schmit, le chef du service des maladies infectieuses au CHU d'Amiens.
"Si le taux d'incidence augmente il faudra arriver au troisième confinement"
"Si pour l'instant, on peut reculer, c'est bien, si l'incidence augmente il faudra arriver au troisième confinement" souligne l'invité France Bleu Picardie matin de ce vendredi 26 février.
Dans le détail, "la courbe d'augmentation continue de grimper tout doucement" au CHU Amiens-Picardie, où 50 lits sont actuellement occupés par des patients Covid. Le variant anglais n'est pas majoritaire, mais l’hôpital "doit s'adapter comme tous les autres établissements à une augmentation des cas" rappelle le professeur Jean-Luc Schmit. En revanche, la progression est moins importante qu'à Dunkerque, placé en confinement le week-end.
"Le problème est de savoir si l'on est dans une situation on/off, où l'on va confiner pendant quelques semaines avant de déconfiner, et ainsi de suite" se demande Jean-Luc Schmit qui parle d'un troisième confinement inévitable si la situation continue de se dégrader. "Je ne vois pas quelle autre option on pourrait prendre. Nous sommes au dessus de l'incidence inquiétante en règle générale."
"La sortie de crise est possible mais je ne veux pas donner d'échéance"
Un confinement de quelques semaines... qui ne cassera peut-être pas la courbe de l'épidémie. Tout dépendra aussi de la diffusion des vaccins au plus grand nombre.
"On doit tout faire pour que les gens gardent espoir : je pense qu'il est présomptueux de donner des échéances, mais il faut qu'on s'attende à tous se serrer les coudes, dans tous les domaines et respecter les gestes barrières."
"Il faut se dire que chacun fait ce qu'il faut et on va s'en sortir" souligne le professeur Jean-Luc Schmit. Une sortie de crise à la fin du printemps comme l'espère le premier ministre Jean Castex ? "La sortie de crise est possible mais je ne veux pas donner d'échéance. Je pense que c'est la responsabilité des politiques de dire on va s'en sortir à telle période." Prochain point dans une semaine : le gouvernement se donne encore du temps pour éviter un troisième confinement comme dans la Somme et l'Oise.