Coronavirus : "Il ne faut pas oublier les autres maladies" disent les professionnels de santé à Bayonne
Une opération de prévention au dépistage de plusieurs maladies, comme les cancers, l'AVC ou le diabète, s'est tenue ce samedi à Bayonne. Objectif : sensibiliser les passants alors que la crise sanitaire a engendré beaucoup de retards de diagnostics.
Les dépistages des cancers de l'utérus, du colon ou encore du sein ont été très perturbés par la crise sanitaire. Pour rappeler l'importance de la prévention, le forum "Agir pour sa santé" s'est tenu ce samedi au Carreau des Halles à Bayonne. Plusieurs stands ont été tenus une partie de l'après-midi par des professionnels de santé, notamment de la Ligue Contre le Cancer ou de l'hôpital de Bayonne.
Des patients plus frileux à se faire dépister, et des rendez-vous annulés
S'il n'existe pas aujourd'hui de chiffres locaux, la Ligue Contre le Cancer estime que 93.000 cancers n'ont pas été diagnostiqués l'année dernière à cause du contexte sanitaire. D'une part, la peur d'attraper le virus a freiné la venue de patients dans les hôpitaux et chez les médecins généralistes. "Ils pensent beaucoup à la problématique Covid, à la peur d'être contaminés" confirme Alice Vernhes de la Ligue Contre le Cancer.
Mais il y a surtout eu l'annulation massive des rendez-vous de dépistage lors des pics de l'épidémie, à cause de la mobilisation des personnels soignants. "Pendant le premier confinement, on a dû arrêter de faire tout ce qui était consultations gynéco de dépistage classique, on ne faisait que de l'urgence" témoigne Hélène Mignardi, gynécologue-obstétricienne à l'hôpital de Bayonne. Aujourd'hui, la situation s'est nettement améliorée au Pays Basque : "toutes les consultations ont repris, tout les dépistages aussi" confirme la professionnelle.
Mais des retards persistent, différents évidemment selon les établissements et les territoires. "Sur les mammographies par exemple, les délais peuvent aller jusqu'à deux mois pour avoir un rendez-vous, explique Alice Vernhes. C'est compliqué parce qu'un retard au diagnostic ne se rattrape pas forcément derrière. Quand on découvre le cancer un peu plus tard, le pronostic n'est pas le même, les traitements à mettre en route non plus, donc c'est une perte de chance."
Le dépistage peut sauver des vies
"On est les premiers responsables car on ne parle que de la Covid, ça prend vraiment tout le paysage de la santé, même dans notre communication, ajoute le Dr Patricia Bernady, neurologue à l'hôpital de Bayonne, présente pour la prévention de l'AVC. C'est pour ça qu'on est là, pour parler de la prévention du diabète, du cancer de l'utérus, du colon. Les maladies existent toujours et il ne faut pas les oublier."
Les opérations de prévention doivent donc se multiplier selon ces acteurs de la santé, tant que la situation sanitaire le permet, car les dépistages restent cruciaux. Par exemple, détecté tôt, le cancer colorectal est guéri dans 9 cas sur 10 selon l'Institut national du cancer.