Passer au contenu

Le média
de la vie locale

Publicité
Logo France Bleu

Coronavirus : le variant Omicron laisse planer une incertitude sur ce début 2022

Par

Le "raz-de-marée" de contaminations liées au variant Omicron risque-t-il de submerger les hôpitaux en 2022 ou la cinquième vague épidémique va-t-elle finir par s'aplanir ? Alors que le variant Omicron est désormais majoritaire en France, de nombreuses incertitudes planent pour les semaines à venir.

Le service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Clermont-Ferrand - Photo d'illustration Le service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Clermont-Ferrand - Photo d'illustration
Le service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Clermont-Ferrand - Photo d'illustration © Maxppp - Rémi Dugne

Les chiffres de l'épidémie de coronavirus ne cessent de se dégrader en France, où plus de 206.000 cas ont été enregistrés ce jeudi 30 décembre. Alors que le variant Omicron est désormais majoritaire, les autorités sanitaires et les soignants redoutent les semaines à venir. Ils s'interrogent notamment sur l'impact que pourrait avoir Omicron sur le système de santé.

Publicité
Logo France Bleu

Depuis le début des vacances, le nombre de contaminations quotidiennes bat des records. "Plus d'un million de Français sont positifs actuellement au coronavirus" et "10% de la population française est cas contact", avertissait mercredi le ministre de la Santé. Olivier Véran justifie cette explosion des cas en partie par les impressionnants recours aux tests en cette période de fêtes. Mais cela n'explique pas tout.

De nombreuses incertitudes sur le variant Omicron

Le variant Omicron n'a pas encore dévoilé tous ses secrets. Apparu pour la première fois dans le monde en novembre, il représente désormais 62,4% des tests criblés en France, d'après les données de Santé Publique France. Il "apparaît nettement plus transmissible que le variant Delta", explique l'Institut Pasteur, dans ses modélisations en date du 27 décembre.

Les premières données issues d'Afrique du Sud révèlent que le pic de contaminations a été atteint "sans se traduire par un changement significatif ou alarmant concernant le nombre d'hospitalisations", annonce ce vendredi le ministre à la Présidence, Mondli Gungubele. En parallèle, les dernières données issues du Royaume-Uni suggèrent une réduction de 50 à 70% du risque d'hospitalisation pour une infection à Omicron par rapport à Delta.

En revanche, les scientifiques peinent à cerner l'impact qu'Omicron pourrait avoir sur le systèmes de soins. "Il est pour l'instant difficile d'évaluer avec précision sa sévérité", reconnaît l'Institut Pasteur. Or la dangerosité de ce variant est un facteur essentiel : s'il semble être à l'origine d'un faible nombre de formes graves de la maladie, sa forte contagiosité risque d'entraîner une saturation des hôpitaux : "Si vous avez un variant qui est trois fois moins dangereux, mais que vous avez six ou sept fois plus de cas, l'impact sanitaire se fait de toute façon ressentir", résumait Olivier Véran, devant la Commission des Lois de l'Assemblée nationale.

Le pic d'hospitalisations pourrait être atteint fin janvier

Malgré ces nombreuses incertitudes, l'Institut Pasteur essaie de prédire l'évolution de l'épidémie à travers différents scénarios, selon le niveau de contagiosité et de sévérité de ce variant. Une seule constante a pu être observée par les scientifiques : le pic d'hospitalisations sera atteint au plus tard à la fin du mois de janvier et "des centaines de milliers de Français risquent d'être infectés quotidiennement en janvier".

Si Omicron se révélait à la fois plus contagieux et plus dangereux que le variant Delta, la France enregistrerait chaque jour plus de 5.000 admissions à l'hôpital, bien au-delà des pics observés lors du premier confinement, au printemps 2020. Ce scénario paraît cela dit peu probable, compte tenu des dernières données sur la sévérité d'Omicron. Au contraire, selon le scénario le plus optimiste de l'Institut Pasteur, il pourrait y avoir 1.400 hospitalisations par jour, mais seulement si Omicron se révèle moins contagieux que ce que l'on craint et si les Français respectent les gestes barrières et réduisent leurs contacts sociaux de 20%. 

Il faut aussi prendre en compte la durée des hospitalisations et la gravité des cas. À ce stade, les patients infectés par le variant Omicron semblent rester moins longtemps à l'hôpital et être moins nombreux en réanimation. Mais on dispose d'un nombre insuffisant de données sur ce sujet. "De nouvelles données devraient être disponibles dans les 7-14 jours qui viennent et permettront de réduire l'éventail des scénarios possibles", rassure l'Institut Pasteur.

Vers de nouvelles restrictions ?

Les scientifiques démontrent par ailleurs que la campagne vaccinale est un levier essentiel pour réduire l'impact de la vague du variant Omicron. Avec 1,2 million de doses de rappel par jour, le nombre d'hospitalisations pourrait être limité. Et l'effet serait d'autant plus important si les personnes non vaccinées reçoivent finalement leur dose. "La vaccination de 90% des adultes non vaccinés à un rythme de 100.000 doses administrées par jour (...) pourrait réduire la taille du pic des hospitalisations" de 17% à 35%, selon le niveau de transmissibilité du variant.

Les mesures restrictives sont aussi un facteur déterminant dans cette lutte contre l'épidémie de coronavirus. "Selon la date de mise en œuvre et la durée de l'intervention", ces restrictions pourraient ainsi réduire "les taux de transmission de 40% ou 70%". Là comme les données sur la contagiosité et la dangerosité du variant Omicron sont insuffisantes, les scientifiques ont dû mal à évaluer précisément l'impact. Mais ils sont catégoriques, "si la mesure est mise en place trop tôt, il y a le risque de ne faire que décaler la vague sans fortement impacter sa taille". 

L'Institut Pasteur recommande donc de reporter la mise en place de futures restrictions, en faisant cela dit attention de ne pas attendre trop longtemps : "Attendre le 10 janvier pour la mise en œuvre de ces mesures conduirait à un pic d'hospitalisations d'environ 5.000 hospitalisations journalières, dépassant sans doute la capacité hospitalière actuelle".

Un nouveau conseil de défense sanitaire doit se tenir ce mercredi 5 janvier.

L'info en continu

Publicité
Logo France Bleu