Coronavirus : les projections encourageantes de l’Institut Pasteur pour cet été
Alors que plusieurs voix appellent à la prudence en vue des vacances d'été, l'institut Pasteur estime que l’accélération de la vaccination et la baisse des hospitalisations pourraient éviter une quatrième vague cet été.
Les Français pourront-ils profiter d'un été "presque normal" ? Oui si le nombre des cas du Covid-19 est "en-dessous de 5.000" et celui des hospitalisations quotidiennes "autour de 100-200" au 15 juin, estimait Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique, le 21 mai.
Optimisme prudent, partagé par les modélisateurs de l’Institut Pasteur qui anticipent un été plus serein qu’en 2020. Selon les dernières projections publiées ce week-end, "l’accélération de la décrue de l’épidémie et de la vaccination observée ces dernières semaines nous place dans des conditions favorables pour l’été".
Deux conditions impératives
"Si l’on réussit à maintenir le rythme actuel de décrue des infections et hospitalisations jusqu’au 9 juin tout en maintenant ou augmentant le rythme de vaccination, on ne s’attend pas à observer cet été de reprise importante de l’épidémie liée au variant B.1.1.7 [dit "britannique"] sous les conditions de contrôle qui avaient été mises en œuvre durant l’été 2020", précise l'Institut Pasteur.
En un peu plus d’un mois, le nombre d’hospitalisations quotidiennes est passé de près de 2.000 à 700 et le taux d’incidence a chuté de plus de 350 à 130. 500.000 doses de vaccin sont en outre administrées chaque jour en moyenne, contre 350.000 il y a quelques semaines.
Prudence durant la deuxième étape du déconfinement
En revanche, d'après les modélisations, "un rebond épidémique cet été ne pourrait être exclu" si le nombre de nouveaux cas et d'hospitalisations repartait à la hausse d'ici le 9 juin. Alors que les terrasses des bars et des restaurants, les musées et commerces ont rouvert le 19 mai, l'Institut Pasteur prévient : "Si la décrue s’arrête suite à la deuxième étape du calendrier de réouverture le 19 mai et que les taux de transmission repartent à la hausse dès cette date, la situation épidémiologique durant l’été est plus incertaine".
"Dans ce scénario, un rebond épidémique cet été ne pourrait être exclu" peut-on encore lire sur le site internet de la fondation. "La taille de ce rebond dépendrait notamment des taux de transmission sur la deuxième moitié de mai et en juin, du rythme de vaccination et des hypothèses sur l’augmentation de transmission du variant B.1.1.7."
Cependant, d'après les projections, "dans tous les scénarios explorés, ce rebond resterait plus petit que la troisième vague".
90% des adultes vaccinés en septembre ?
"L'émergence de variants qui pourraient partiellement échapper à la protection conférée par l’infection naturelle ou la vaccination ou pourraient être plus transmissibles que [le variant britannique]" invite toutefois à la prudence.
Par ailleurs, "si le relâchement est plus important durant l’été 2021, la croissance des hospitalisations pourrait être plus importante que celle anticipée" avertissent les chercheurs.
Et ensuite ? Selon une étude publiée début avril par la fondation, il faudrait que 90% des adultes soient vaccinés en France pour retrouver une vie normale d'ici à l'automne.