Couacs et retards de la vaccination anti-Covid : "J'ai vu des patients en larmes" dit un médecin mayennais
Les ratés se multiplient dans la campagne de vaccination contre l'épidémie de coronavirus. Pas assez de doses, des retards de livraison, une logistique critiquée. Médecin généraliste à Mayenne, Luc Duquesnel revient ce mardi 19 janvier, pour France Bleu, sur cette pénurie et cette série de couacs.
Une plateforme téléphonique surchargée d'appels, le site internet Doctolib où l'on ne peut temporairement plus prendre rendez-vous. En Mayenne, le début de la campagne de vaccination contre la Covid-19 est un gros, gros bazar pour ne pas dire un fiasco.
Depuis lundi 18 janvier, les personnes âgées de plus de 75 ans ont pu se rendre dans les trois centres ouverts dans le département. Mais il n'y aura pas de montée en puissance du dispositif, car tout porte à croire que les vaccins vont manquer. Une situation désespérante souligne Luc Duquesnel, médecin généraliste à Mayenne, invité de France Bleu ce mardi :
"J'ai vu des patients en larmes quand je leur ai expliqué qu'ils ne pourraient se faire vacciner qu'après la mi-février au plus tôt car beaucoup mettent leur espoir dans le vaccin qui est le seul moyen de sortir de la crise sanitaire. Au niveau national, on voit trop de personnes de 20 ou 25 ans qui s'inscrivent et qui prennent la place de gens fragiles. Pour nous, la priorité c'est de vacciner dans les Ehpad et on ira vacciner les gens à domicile. On ne manque ni de médecins, ni d'infirmiers et d'infirmières."
Ce mardi, à l'Assemblée Nationale, le Premier ministre, Jean Castex, a affirmé qu'"à la fin du mois de janvier, plus d'un million de nos concitoyens seront vaccinés", malgré les retards de livraison et une logistique critiquée par les oppositions. "Comme nous l'avions prévu, la montée en charge va s'accélérer, à hauteur de 430.000 personnes" cette semaine, a poursuivi le chef du gouvernement, sous les huées de la droite, aux cris de "Rends les vaccins !".
"Cessez d'affoler !"
"Cessez d'affoler !", leur a répondu le Premier ministre, qui a assuré que les capacités de production "sont à bloc" et que la France était livrée "au même rythme que les autres". Jean Castex a reconnu que la France ne recevrait cette semaine "que 320.000 doses" au lieu des 520.000 initialement prévues, sur un total de 1,6 million de doses. "Mais ce sera rattrapé", a-t-il assuré.