Couvre-feu à 18 heures : pourquoi l'Ardèche plutôt que la Drôme ?
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé mardi 29 décembre qu'un couvre-feu avancé à 18h pourrait être mis en place dès le 2 janvier pour les départements qui présentent les chiffres épidémiques les plus inquiétants. L'Ardèche fait partie des départements concernés mais pas la Drôme.
D'un côté du Rhône, un couvre-feu à 20h et de l'autre côté à 18h. C'est le scénario probable dès le 2 janvier après les mesures annoncées par le ministre de la Santé, Olivier Véran, ce mardi 29 décembre. Une première liste des départements qui pourraient être concernés fait apparaître l'Ardèche, mais pas la Drôme. Explications.
Un taux d'incidence élevé chez les personnes âgées
Alors que les taux d'incidence (ndlr : nombre de cas confirmés pour 100.000 habitants) sont quasiment similaires entre l'Ardèche et la Drôme, qu'est-ce qui explique que les mesures soient renforcées pour le premier département et pas pour l'autre ? Les autorités semblent s'attarder sur les chiffres de la catégorie des plus de 65 ans.
C'est la partie de la population la plus sensible au coronavirus. En Ardèche, sur 150 hospitalisations, près de 130 ont plus de 65 ans. Et le taux d'incidence chez les personnes âgées est beaucoup plus élevé en Ardèche que dans la Drôme. Ce mardi 29 décembre, l'ARS compte 238 cas pour 100.000 habitants en Ardèche, alors qu'il est de 193 cas pour 100.000 habitants dans la Drôme.
"Trois jours pour gagner ou perdre" - Françoise Souliman, préfète de l'Ardèche
Le taux ardéchois est l'un des plus élevés en Auvergne-Rhône-Alpes, juste après l'Allier. Voilà pourquoi ces deux départements pourraient être concernés par un couvre-feu avancé à 18h. La confirmation sera donnée vendredi 1er janvier en fin de journée. "Il ne reste que trois jours pour gagner ou perdre", explique la préfète de l'Ardèche, Françoise Souliman qui appelle les habitants à respecter scrupuleusement les gestes barrières.
Cet appel est relayé par le président du département de l'Ardèche, Laurent Ughetto dans un communiqué de presse : "Ce classement n'a rien de définitif. Je ne peux me résigner à voir l'Ardèche encore une fois stigmatisée comme étant un département indiscipliné [...]. Nous avons 48h pour inverser la tendance et je sais pouvoir compter sur les Ardéchois pour y parvenir".
Le taux d'incidence chez les plus de 65 ans baisse depuis deux semaines en Ardèche mais la courbe stagne de plus en plus constate l'ARS. Et les autorités craignent un effet "fêtes de Noël" sur la reprise des contaminations. Une période d'observation de deux jours est en cours pour confirmer les chiffres épidémiques et prendre les décisions au cas par cas. Des concertations démarrent ce 30 décembre avec les préfets, les Agences Régionales de Santé et les élus.