Covid-19 : à Rouen, le CHU installe un service de réanimation temporaire pour anticiper l'afflux de patients
Alors que l'épidémie ne cesse de regagner du terrain, 58.000 nouveaux cas recensés ces dernières 24h en France, la deuxième vague frappe de plein fouet toutes les régions, y compris la Normandie. Au CHU de Rouen, un service de réanimation temporaire a été créé pour anticiper l'afflux de patients.
La deuxième vague de covid-19 frappe toutes les régions de France. Et la Normandie n'est pas épargnée. Avec plus de 58.000 cas recensés ces dernières 24 heures en France, 4.230 patients en réanimation, les hôpitaux commencent à être saturés. Ce n'est pas le cas encore en Normandie où un service de réanimation temporaire a été installé en lieu et à la place du service chirurgie-plastique/orthopédique pour anticiper un afflux de patients.
41 patients en réanimation sur 95 lits
"Dans cette chambre qu'on a équipée, on a pu mettre en place tous des appareillages, ceux qui vont nous permettre de surveiller les patients, un écran avec pas mal de courbes et de chiffres qui s'affichent. On surveille la respiration, la pression artérielle. Et également des appareils pour faire de la ventilation artificielle et administrer les médicaments", explique Philippe Gouin, médecin anesthésiste au CHU de Rouen à France Bleu Normandie.
Ce nouveau service de réanimation temporaire existe depuis une dizaine de jours. Il est doté de 15 lits. "On l'a ouvert de façon progressive. On sera en pleine capacité d'ici la fin de la semaine, on aura 19 voire 20 lits", souligne le médecin-anesthésiste, cadre de santé au CHU. Mais en attendant, un nouveau patient, un quatorzième patient vient remplir un peu plus les lits de réanimation.
Au total, 41 patients atteints de covid-19 occupent les 95 lits de réanimation au total. "On essaie toujours d'avoir une disponibilité de lits pour accueillir tous les patients qui nécessitent de la réanimation. L'idée c'est d'avoir un coup d'avance, de ne jamais saturer nos capacités d'hospitalisation en réanimation (...) ce qui est différent de la première vague c'est que toutes les régions et la Normandie sont touchées. Et aujourd'hui on a beaucoup de patients normands à accueillir", poursuit Philippe Gouin.
Formation express des soignants
Pour pouvoir anticiper l'afflux de patients mais surtout pouvoir s'en occuper le moment venu, le CHU a mis en place des formations express pour rapatrier les soignants d'autres services. "La difficulté aujourd'hui c'est que en ouvrant une réa temporaire, on n'a pas d'infirmiers de réanimation de secours, suffisant pour ouvrir un service de réa entier", explique Jean-Philippe Didisse, cadre de santé au CHU de Rouen.
"On a demandé aux soignants volontaires (de pneumologie, de gériatrie, de soignants d'écoles aussi) qui étaient partant, avoir des compétences en réanimation, de se former à ce service. Le CHU a mis en place une formation de deux jours initialement très théorique et technique réalisée par des médecins-anesthésistes du CHU", explique le cadre de santé.
Ensuite, les soignants sont "en immersion", c'est-à-dire qu'ils continuent à se former mais sur le terrain "accompagnés par d'autres soignants déjà aguerris. Pour l'instant on est parti sur deux ou trois jours mais ça peut atteindre quinze jours, trois semaines. Sachant qu'une infirmière de réanimation en temps normal, en dehors de cette période covid, a un temps de formation entre quatre à six semaines", conclut Jean-Philippe Didisse.