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Covid-19 : ce que l'on sait du nouveau variant "Omicron"
Plusieurs pays européens, dont la France, ont annoncé la suspension des vols en provenance de différents États africains, en raison de la découverte en Afrique du Sud d'un nouveau variant du Covid-19, baptisé "Omicron", potentiellement très contagieux et aux mutations multiples.

Un nouveau variant du Covid-19, B.1.1.529, baptisé "Omicron" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), potentiellement très contagieux et aux mutations multiples, a été détecté en Afrique du Sud, ont annoncé des scientifiques jeudi 25 novembre. L'agence européenne de santé parle d'un risque "élevé à très élevé" que le variant Omicron se répande en Europe.
Ce vendredi un premier cas a été détecté en Belgique, un autre est fortement suspecté en Allemagne ce samedi. Toujours ce samedi le ministère de la Santé britannique a confirmé la détection de deux cas de ce variant outre-manche. Plusieurs pays européens, dont la France, ont annoncé la suspension des vols en provenance de différents États africains . Ce samedi, 61 passagers en provenance d'Afrique du Sud ont été testés positifs au Covid aux Pays-Bas et placés en quarantaine. Quelles sont les particularités de ce variant ? Faut-il s'inquiéter ? Quelles conséquences cette découverte peut-elle avoir sur nos déplacements ? France Bleu fait le point.
Que sait-on du variant B.1.1.529 ?
Pour l'heure, les informations scientifiques sont encore très limitées. Toutefois les caractéristiques génétiques du variant B.1.1.529 sont jugées préoccupantes par certains spécialistes : il possède un nombre de mutations inhabituellement élevé, dont une trentaine dans la protéine spike, la clé d'entrée du virus dans l'organisme. Certaines de ces mutations sont présentes dans les variants Alpha et Delta. Or nous savons qu'elles peuvent être associées à une plus grande transmissibilité et à une baisse d'efficacité des vaccins. "Si on se base sur la génétique, en effet c'est quelque chose de très particulier qui peut être inquiétant", a confirmé à l'Agence France Presse (AFP) Vincent Enouf, du Centre national de référence des virus respiratoires de l'Institut Pasteur à Paris.
Autre motif d'inquiétude, le nombre de cas et la part attribuée à ce variant augmentent très rapidement dans la province sud-africaine de Gauteng (qui comprend Pretoria et Johannesburg), où il a été repéré pour la première fois.
Cependant, il est prématuré de tirer des conclusions juge le virologue Jean-Michel Pawlotsky, interrogé par France Inter : "Cela recommence comme l'année dernière où chaque fois qu'on détectait un nouveau variant, on avait la panique à bord. Ce variant là, personne n'en sait rien. Est-il très facilement infectant ? Il faut regarder, mais il n'y a pas de relation mathématique entre le nombre de mutations et les propriétés. Celui qui a le plus de mutations n'est pas forcément le plus dangereux."
Les vaccins sont-ils efficaces contre ce nouveau variant ?
Il est aussi trop tôt pour dire si ce nouveau variant réduira l'efficacité des vaccins, même si on peut le craindre. "Il faut vérifier si les anticorps produits par nos vaccins actuels fonctionnent toujours, à quel niveau ils fonctionnent et si cela empêche toujours les cas graves", a expliqué Vincent Enouf, du Centre national de référence des virus respiratoires de l'Institut Pasteur à Paris, à l'AFP.
Des tests en laboratoires doivent être effectués. Le laboratoire allemand BioNTech, allié à Pfizer, a annoncé que les siens seront disponibles "au plus tard dans deux semaines". "Nous avons immédiatement lancé des études sur le variant B.1.1.529" qui "diffère clairement des variants déjà connus car il présente des mutations supplémentaires sur la protéine spike", caractéristique du virus SARS-Cov-2, a précisé la porte-parole à l'AFP. "Pfizer et BioNTech se sont préparés il y a plusieurs mois à ajuster leur vaccin en moins de six semaines et à livrer les premières doses en 100 jours" si un variant s'avérait résistant, a-t-elle assuré.
Sur Twitter, le virologue français Etienne Decroly a appelé à "adapter les vaccins à ARN et les rappels aux variants en circulation" au plus vite. Dans l'ensemble, les scientifiques invitent à accélérer la vaccination, notamment dans les pays les plus pauvres, rappelant que plus le virus circule, plus il a d'occasions de muter.
Le variant en Europe, plusieurs pays suspendent les vols avec l'Afrique australe
Un premier cas du nouveau variant du Covid-19 a été détecté en Belgique, a annoncé le ministre belge de la Santé, Frank Vandenbroucke, vendredi à la mi-journée. Sans attendre cette confirmation, plusieurs pays avaient décidé de suspendre les vols en provenance d'Afrique australe dans la matinée, dont la France.
Cette mesure, qui s'applique dès ce vendredi, "pour une durée minimale de 48 heures", concerne les voyageurs venant d'Afrique du Sud, du Lesotho, du Botswana, du Zimbabwe, de Mozambique, de Namibie et d'Eswatini. "Les personnes ayant voyagé au cours des 14 derniers jours dans l'un de ces pays sont invitées à se signaler aux autorités et à réaliser dans les meilleurs délais un test de dépistage RT-PCR", a précisé Matignon.
Réunion d'urgence à l'OMS
Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, de nombreux variants ont émergé. Identifié pour la première fois en Inde en octobre 2020, le variant Delta est aujourd'hui dominant dans le monde. Mais l'apparition du B.1.1.529 pourrait peut-être changer la donne.
Des experts de l'OMS, chargés de suivre les évolutions du virus Covid, se sont réunis en urgence vendredi et ont classé si ce variant comme "préoccupant". Toutefois il faudra "plusieurs semaines" pour comprendre son niveau de transmissibilité et sa virulence a prévenu l'Organisation mondiale de la santé.
À ce jour, quatre variants - l'Alpha, le Beta, le Gamma et le Delta - sont considérés comme "préoccupants" par l'OMS en raison de leur transmissibilité et/ou leur virulence accrues, qui aggravent l'épidémie et la rendent plus difficile à contrôler, selon la définition de l'OMS. La catégorie juste en-dessous est celle des "variants d'intérêts", dont les caractéristiques génétiques potentiellement problématiques justifient une surveillance. Pour l'heure, l'OMS en a retenu deux : le Lambda et le Mu.
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