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Covid-19, en Corse le retour des évacuations sanitaires
La Corse n’échappe pas au regain épidémique et à la tension hospitalière qui l’accompagne. Ces jours-ci les évacuations sanitaires ont dû reprendre dans l’île où les services de réanimation arrivent à saturation.

Avec 931 cas pour 100 000 habitants, le taux d'incidence ne cesse de progresser dans l'île, il dépasse même la barre des 1000 cas pour 100 000 habitants en Corse-du-Sud. Comme partout dans le pays, la campagne de vaccination s'accélère, notamment pour la dose de rappel, mais les médecins déplorent le faible nombre de premières doses administrées ces derniers jours. Même si un frémissement se fait sentir, les non vaccinés ne semblent pas avoir été convaincus par les encouragements du gouvernement.
En attendant la situation se tend dans les hôpitaux insulaires, à Ajaccio le service réanimation est presque saturé, et il l'est totalement à Bastia où des évacuations sanitaires sont déjà en cours. Un patient a été transféré ce mardi vers Ajaccio et deux patients devraient être évacués ce mercredi matin vers des hôpitaux en Bretagne. Ces trois patients ont entre 46 et 70 ans et ne sont pas vaccinés.
« On intube 1 à 2 patients COVID par jour à Bastia »
À Bastia il n'y avait pas eu d'évacuation depuis le mois d'août, et la situation reste très tendue, chaque jour un à deux nouveaux patients sont intubés en service réanimation. Jean-Mathieu Defour, directeur de l'hôpital de Bastia : « La situation est très compliquée, en 48h on a vraiment saturé au niveau des soins critiques COVID__, on a actuellement 6 patients qui relèvent de la réanimation, dont 5 qui sont intubés et ventilés et on a 3 patients en soins continus donc c'est une situation très complexe. On a pu transférer un patient sur Ajaccio, parce qu'ils sont un tout petit peu moins saturés que nous et en principe on a 2 transferts sur Brest, c'est le centre national du ministère de la Santé qui gère les évacuations sur le territoire et donc pour nous, vu que PACA est saturé, c'est sur la Bretagne, là-bas, je pense qu'il y a un petit peu moins de patients dans les services de soins critiques.
Oui, on va souffler, mais le problème c'est que depuis 2 jours on intube 1 à 2 patients COVID par jour. Par exemple, on a transféré un patient sur Ajaccio, mais on a intubé une patiente dans le même temps.... Si ça continue comme ça, effectivement ça serait une bouffée d'oxygène mais ça ne résout pas le problème. »
« Des gens non vaccinés entre 46 et 70 ans »
Plusieurs patients, légèrement atteints, ont été transférés vers l'hôpital de Corte, un autre vers le service de réanimation d'Ajaccio hier. Enfin, deux malades devraient être évacués ce matin à l'hôpital de Brest. Jean-Mathieu Defour, le directeur de l'hôpital de Bastia s'inquiète de la dégradation de la situation et du profil des personnes évacuées : « Ce sont des gens non vaccinés, j'insiste là-dessus, qui ont entre 46 et 70 ans, donc jeunes et donc ces personnes qui ont refusé le vaccin jusqu'à maintenant se sont mises en danger, mettent en danger leurs proches mais aussi les soignants de l'hôpital et les autres patients. Parce que du coup on arrête tout le programmé de l'hôpital, on est en plan blanc depuis plusieurs semaines, toutes les interventions programmées s'arrêtent__, sauf les cancers, les prises en charge des risques de perte de chance, mais là on reporte des interventions de plus en plus et ça pour moi, ce n'est pas admissible.
Au niveau du personnel, c'est compliqué parce qu'__on a aussi beaucoup de personnels qui sont rentrés de congé et qui sont positifs, donc du coup ils restent chez eux, c'est une gestion au jour le jour et au niveau médical c'est compliqué aussi parce qu'on a beaucoup de mal à trouver des professionnels de remplacement. Ça s'était calmé un peu en fin de semaine, mais là en 48 h, ça a rebasculé avec des cas graves en réanimation... »
« À Ajaccio, des admissions quotidiennes en augmentation »
Du côté de l’hôpital d’Ajaccio la situation n’est pas bonne non plus, et la tension monte selon Laurent Carlini, médecin urgentiste à l'hôpital de la miséricorde : « Effectivement, on continue de recevoir des patients avec des formes graves parce qu'ils ne sont pas vaccinés, parce qu'ils ne se sont pas protégés, que la majorité des formes graves, notamment en soins critiques, réanimation, sont des patients qui ne sont pas vaccinés ou qui avaient un schéma vaccinal qui était incomplet avec des pathologies particulières du système immunitaire. Et puis cette carence médicale, paramédicale qui se fait sentir et avec des admissions quotidiennes en augmentation dans les services d'urgence et dans les services d'hospitalisation de manière générale, donc une situation tendue.
Est-ce qu'il faut paniquer ? Non, mais est-ce qu'il faut être préoccupé ? Oui, il faut être préoccupé parce que quand on voit plus largement la situation dans les autres pays européens, en Angleterre, on a déjà une augmentation de manière plus appuyée des hospitalisations avec le variant omicron. On voit la situation aux Pays-Bas, au Danemark, donc oui, forcément, la situation de nos voisins européens nous fait être forcément préoccupés. »
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