Covid-19 : en Côte-d'Or, la coopération s'accélère entre les hôpitaux privés et publics
Les cliniques et les hôpitaux privés en Côte-d'or sont-ils suffisamment sollicités face à la deuxième vague de coronavirus ? Cette coopération public-privé se déroule-t-elle dans de bonnes conditions ? Questions posées à notre invitée ce matin.
La Fédération régionale des cliniques et hôpitaux privés de Bourgogne-Franche-Comté, c'est 38 établissements, plus de 4.400 lits et près de 6000 personnels de santé, médecins compris. Et eux aussi sont sur le pont depuis le début de la crise, en soutien de l'hôpital public.
50 patients Covid-19 dans les structures privées du département
"Oui, nous sommes sollicités", confirme Annie Garnier, la déléguée régionale de la fédération. "L'objectif, c'est de prévoir plus de places qu'il n'en faut selon les simulations qui sont faites par l'Agence régionale de santé, de façon à ne pas être pris au dépourvu. C'est le cas aujourd'hui, et c'est plutôt une bonne nouvelle. Sur la Côte-d'Or, on a environ 50 patients à la date du vendredi 20 novembre, pris en charge dans les établissements privés du département."
Du mieux dans la coopération
Cette coopération, certains s'en sont plaints lors de la première vague, le privé reprochant au public de la jouer trop perso : tout ça, c'est du passé, d'après Annie Garnier. " Cela prend plusieurs formes : la mise à disposition de personnel médical, paramédical, infirmières, aides-soignants ; cela peut être le prêt de matériel, beaucoup de cliniques prêtent des respirateurs aux hôpitaux. Et puis la mise à disposition de salles, de blocs opératoires dans les cliniques, pour les praticiens hospitaliers publics, qui peuvent venir faire les interventions nécessaires et libérer ainsi les places dans les hôpitaux publics, notamment au CHU."
Dans ce contexte, certaines structures du privé ont mis de côté leurs spécialités pour se concentrer sur cette crise : "certains établissements ont mis en place des unités de médecine, alors que ce n'est pas leur activité habituellement. Ils ont obtenu des autorisations dérogatoires de l'ARS pour prendre en charge des patients Covid-19. C'est important, d'autant que lors de cette deuxième vague, on a besoin de davantage encore de lits de médecine, car nous sommes en période bientôt hivernale et d'autres pathologies commencent à circuler, comme la grippe ou la gastro-entérite."
Moins de lits de réanimation dans le privé
Voilà qui pose la question des compétences : retrouve-t-on les mêmes compétences dans les établissements privés que dans les établissements publics ? Oui, c'est le cas, affirme Annie Garnier, "tant en termes de personnels, que de matériels, la différence c'est qu'il y a beaucoup moins de lits de réanimation pure dans les cliniques. L'objectif c'est de limiter l'impact sur la prise en charge des autres patients, car il n'y a pas que les patients Covid-19. Même lors de la première vague, toutes les interventions urgentes ont été prises en charge, toutes les pathologies lourdes telles que la cancérologie ont continué à être prises en charge, mais seules ces interventions ont été pratiquées, beaucoup d'établissements privés étaient quasiment vides pour être en renfort auprès des hôpitaux publics."