Covid-19 : le variant anglais représente près d'un cas sur dix en Île-de-France
Le variant anglais du Covid-19 représente près de 10% des cas dépistés en Île-de-France depuis deux semaines, ce qui augure d'une prochaine hausse "très significative" du nombre de malades, ont indiqué ce mardi des médecins de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Le variant anglais gagne du terrain en région parisienne. Selon l'analyse de 1.080 tests PCR positifs, réalisés entre le 11 et le 21 janvier dans huit sites de dépistage franciliens, 9,4% correspondent au variant anglais, indique la Pr Anne-Geneviève Marcelin, virologue à la Pitié-Salpêtrière, lors d'une conférence de presse. "Ces résultats sont à prendre avec précaution" mais confirment "une tendance à l'augmentation de ce variant", a-t-elle ajouté.
Conforme aux prévisions de l'Institut Pasteur
Un taux de 2,5% au niveau national avait été constaté après une première "enquête flash" nationale sur plus de 10.000 PCR positives les 7 et 8 janvier. Une deuxième doit débuter ce mercredi. L'étude "intermédiaire" menée en Ile-de-France "correspond assez bien aux modélisations qui ont été faites par l'Institut Pasteur", a souligné Mme Marcelin, rappelant que l'organisme tablait sur une fourchette de 2 à 12% début février, puis 12 à 64% début mars.
Si on ne fait rien, on aura une vague qui risque d'entraîner un débordement de nos hôpitaux
"On est à un point d'inflexion", a constaté le Pr Frédéric Batteux, chef du service d'immunologie de l'hôpital Cochin, observant que le taux de reproduction du Covid-19 "est passé au dessus de 1,2" et continue de monter. Avec une souche anglaise "de 40 à 60% plus contagieuse", il a dit s'attendre à "une augmentation très significative quand ce variant prendra le dessus".
Les indicateurs sont déjà tous au rouge : appels au Samu, passages aux urgences, hospitalisations, entrées en réanimation... "On part déjà de haut et on accélère", a-t-il alerté. "La situation est inquiétante" et "ressemble beaucoup à une exponentielle", a insisté le Pr Bruno Riou, directeur médical de crise de l'AP-HP, favorable à une "décision la plus rapide possible" en vue de "mesures nouvelles, plus drastiques" que le couvre-feu. "Si on ne fait rien, on aura une vague qui risque d'entraîner un débordement de nos hôpitaux", a-t-il mis en garde.