Passer au contenu

Le média
de la vie locale

Publicité
Logo France Bleu

Covid-19 : faut-il soigner en priorité les vaccinés ? Lassés et débordés, des réanimateurs s'interrogent

Par

Face à l'afflux de non-vaccinés en réanimation, certains médecins font part publiquement de leur lassitude et de la "complexité éthique" de la situation tout en rappelant que "ne pas admettre en réanimation les personnes ayant fait le choix de ne pas se vacciner n'est pas envisageable".

Les réanimateurs rappellent que "ne pas admettre en réanimation les personnes ayant fait le choix de ne pas se vacciner n'est pas envisageable". Les réanimateurs rappellent que "ne pas admettre en réanimation les personnes ayant fait le choix de ne pas se vacciner n'est pas envisageable".
Les réanimateurs rappellent que "ne pas admettre en réanimation les personnes ayant fait le choix de ne pas se vacciner n'est pas envisageable". © Maxppp - Benoit Doppagne

"Est-ce normal de priver des malades de lits de réanimation ou de soins chirurgicaux, même non urgents, pour s'occuper de personnes qui ont choisi de prendre le risque de faire un Covid-19 grave alors qu'on peut l'éviter ?" La question d'un médecin réanimateur à plusieurs de ses confrères d’autres centres hospitaliers est le point de départ du collectif d'une quinzaine de médecins de Nouvelle-Aquitaine, en grande majorité réanimateurs, dans une tribune publiée ce mercredi dans le journal Le Monde

Publicité
Logo France Bleu

Même s'il paraît inenvisageable aux médecins de donner la priorité aux vaccinés contre le Covid-19 dans l'accès aux soins, ils font état de leur questionnement éthique face à l'afflux de non-vaccinés en réanimation. Avec la remise en place du "plan blanc" dans plusieurs hôpitaux début décembre, les opérations jugées "non urgentes" sont déprogrammées et le personnel réaffecté vers les services de soins critiques.

Les signataires de la tribune font part de leur lassitude face à l'afflux de non-vaccinés en réanimation
Les signataires de la tribune font part de leur lassitude face à l'afflux de non-vaccinés en réanimation © Maxppp - Benoit Doppagne

Une mesure qui interroge le corps médical, dont les signataires de la tribune qui soulignent : "Insidieusement, se pose une question du côté des professionnels de santé : _est-ce que le statut vaccinal doit être pris en compte dans la priorisation ?__"_, avant de rappeler que "la solution de ne pas admettre en réanimation les personnes ayant fait le choix de ne pas se vacciner n'est pas envisageable".

"Rapporter une réalité dérangeante et qui ne peut être ignorée"

Les médecins de la tribune ciblent donc les personnes non-vaccinés estimant que "ne pas se faire vacciner, c'est risquer sa vie, risquer celle des autres, notamment les patients avec des défenses immunitaires faibles chez qui la vaccination est peu efficace, qui ne peuvent compter que sur les autres, mais aussi empêcher certaines personnes plus fragiles d'accéder à la réanimation, retarder la prise en charge d'autres malades atteints de pathologies chroniques. _C’est tout simplement accepter l’idée que notre choix impose aussi de priver les autres de soins.__" _

Le texte se défendant de vouloir "culpabiliser les non-vaccinés" mais "de rapporter une réalité dérangeante et qui ne peut être ignorée" rappelle que _"__la mission d’un médecin n’est pas de juger, mais de soigner._ (....) Avoir refusé la vaccination ne signifie pas nécessairement être un antivax. Tout cela est bien plus complexe ; mais la lassitude s’installant, les soignants pourraient avoir du mal à se saisir de cette complexité."

"Epuisement au travail"

Le président de la commission médicale de l'AP-HP, Rémi Salomon, réagissait ce jeudi sur RTL estimant "compliqué pour les réanimateurs de voir ces patients (non-vaccinés) remplir les lits et emboliser l'hôpital".  Il ajoute : "On est obligé de reporter les soins d'autres patients qui eux sont vaccinés mais qui ne peuvent pas avoir l'opération qu'ils attendaient. Bien entendu, on soigne tout le monde mais vous voyez la complexité éthique de ce problème-là." De son côté, le Syndicat de la médecine générale (SMG) insistait mercredi dans un communiqué :"Toute personne infectée par la Covid doit pouvoir bénéficier efficacement de soins, qu'elle soit vaccinée ou non."

C'est donc un cri d'alerte des médecins qui expriment leur "lassitude" face à cette situation :"Le médecin, pour sa part, reste avant tout un citoyen (vacciné), frappé par un épuisement au travail, dans un système de santé qu'il voit s'effondrer." Cette tribune intervient alors que le variant Omicron se répand en France et "pourrait devenir majoritaire entre Noël et le Nouvel an", selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Mercredi, le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, mettait en garde : "L'hôpital est en situation extrêmement compliquée, on se prépare tous (...) à voir déferler devant nous quelque chose de très fort."

L'info en continu

Publicité
Logo France Bleu