Des Bretons s'intéressent aux liens entre les "cadeaux" des labos et les prescriptions des médecins
Une étude menée par des Bretons et publiée ce mercredi 6 novembre s'est penchée sur les relations entre les médecins généralistes et les laboratoires pharmaceutiques. Les prescriptions des généralistes qui reçoivent moins de "cadeaux" coûteraient moins cher à la Sécu.
Rennes, France
L'affaire du Mediator avait déjà mis le débat sur le table. Les médecins généralistes sont-ils sous l'influence des laboratoires pharmaceutiques ? Les "cadeaux" offerts par ces laboratoires influencent-ils les prescriptions médicales des généralistes ?
Une étude sur ce sujet, menée par des ingénieurs, des chercheurs et des médecins de l'université de Rennes 1, du CHU de Rennes et de l'école des hautes études en santé publique est publiée ce mercredi 6 novembre sur le site internet du British Medical Journal. Les Bretons ont questionné 41.000 médecins.
Des ordonnances plus coûteuses
Les conclusions de cette étude montrent que les généralistes qui ne reçoivent pas d'avantages ou cadeaux des laboratoires pharmaceutiques ont tendance à prescrire des médicaments moins coûteux et plus efficaces. Au contraire plus les généralistes seraient gâtés, plus ils auraient tendance à prescrire des médicaments jugés peu efficaces. "En général le coût supplémentaire est de cinq euros par ordonnance," précise le médecin Pierre Frouard, coordinateur de l'étude.
"Les firmes pharmaceutiques ont beaucoup de techniques. Ça peut être les cadeaux, les visites des délégués médicaux. La presse médicale, les congrès médicaux sont sponsorisés. Le souci c'est que les médecins ne sont pas ou peu formés à ces techniques. Ils ont appris à fonctionner comme cela. C'est devenu une norme acceptable qui dure depuis longtemps. Il est difficile de se rendre compte que l'on est la cible d'un laboratoire pharmaceutique," indique le médecin.
Plus de transparence
Après le scandale du Mediator, l'Etat a mis en place une base de données baptisée "Transparence santé". Elle permet de connaître la liste des avantages perçus par les médecins de la part des laboratoires. "C'est un premier pas mais il faut continuer et aller vers plus de formation," conclut Pierre Frouard.