Des protections hygiéniques gratuites sur les campus de Rouen

Autour des arrêts de bus et dans le hall du restaurant universitaire de Mont Saint-Aignan, des étudiants bénévoles de la Fédération des étudiants rouennais déambulent des sacs en tissu sur l'épaule, remplis de paquets bleus. "Nous distribuons des protections hygiéniques, c'est gratuit", lance Cécile à deux amies qui sortent de cours. La fédération dispose de 6.500 serviettes hygiéniques, offertes par leur partenaire Règles Élémentaires, une association parisienne. 

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"C'est très chouette, ça permet d'ouvrir la discussion sur le sujet", s'exclame Justine, étudiante en L2 de biologie. "Et puis, c'est quand même un budget", continue-t-elle. En moyenne, les étudiantes déclarent dépenser 5 à 10 euros par mois. "C'est pas tant que ça, mais ajouté au loyer, à la nourriture, moi j'ai pas encore trouvé de boulot donc tout compte__", raconte Clara. 

Cette distribution vient s'ajouter à celles de nourriture, organisée par la Feder pendant l'été, pour épauler les étudiant.es en difficulté. "La crise actuelle affecte beaucoup d'étudiants, ils sont encore plus précaires qu'avant__", avance Quentin Thirot, président de la fédération. 

Son organisation souhaite toucher tout le monde, les étudiantes sans oublier les étudiants. Après une courte hésitation, Clément glisse un paquet de serviettes hygiéniques dans son sac : "c'est pour ma copine, elle est en galère en ce moment. Elle n'a pas encore de bourse et ne trouve pas de logement. Ça peut lui être utile."

Mais le tabou demeure. Cécile distribue des paquets depuis une heure : "j'ai remarqué que les filles osent plus se servir quand elles sont entre elles. Quand il y a des garçons à côté, certaines sont un peu gênées, ça ne devrait pas être gênant".

Ça ne devrait pas être gênant !"

En France, l'association Règles Elémentaires estime le nombre de femmes touchées par la précarité menstruelle à 1,7 million, d'après une enquête IFOP de 2019 pour Dons solidaires. L'association précise sur son site internet : "[Cette précarité] peut provoquer de graves troubles physiques - démangeaisons, infections, syndrome du choc toxique pouvant occasionner la mort - et psychologiques - perte de confiance en soi, difficultés de réinsertion."

Pour la première édition de cette action, la Feder a prévu deux événements. L'un sur le campus Mont Saint-Aignan, le lundi 28 septembre 2020. L'autre, le mercredi 30 septembre sur le campus Pasteur.