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EHPAD : 500 manifestants sous les fenêtres du conseil départemental de Moselle
Les personnels soignants des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) de Moselle étaient en grève ce mardi. Une grève nationale pour dénoncer le manque de financement, le manque de moyens et des conditions de travail qui se dégradent.

L’appel à manifester a été entendu en Moselle, 500 personnes se sont rassemblées sous les fenêtres de la préfecture et du conseil départemental de Moselle à Metz. Le personnel soignant dénonce le manque d'effectif, le manque de moyens et des conditions de travail qui se dégradent d’année en année. Ils dénoncent une situation qui ne permet plus de prendre en charge les personnes âgées de façon digne.
Dans ce rassemblement il y avait aussi quelques familles de résidents. "Il n’y a pas assez de personnel pour s’occuper en douceur des résidents. C’est la course contre la montre tous les jours" explique Gabriel qui rend visite à ses proches quotidiennement.
"Il y a des matins où on est deux aides-soignantes pour cinquante résidents à prendre en charge. Il y a des choses qui devraient être faites et qui ne le sont pas, certains résidents n’ont pas de douche toutes les semaines par exemple" poursuit Amandine, aide-soignante dans un EHPAD.
"Nos directeurs, si on leur donne les moyens, sont prêts à embaucher"
Parmi les manifestants il y avait aussi au moins un médecin, le docteur Arnaud Masson, coordinateur dans deux EHPAD en Moselle. "On voit rentrer dans nos EHPAD des gens de 85 ans, 90 ans, voir 100 ans, grabataires, demandant des soins et on a le même ratio de personnel. C’est le conseil départemental qui définit le ratio de personnel. Nos directeurs, si on leur donne les moyens, sont prêts à embaucher et le département a la possibilité de mettre tout son poids pour avoir plus d’aides-soignantes auprès de nos résidents, de nos parents. Autrement, il faut faire les toilettes à toute vitesse comme elles font. On leur donne des ratios de temps. Elles font des soins qui sont proches des soins psychologiques. On les voit qui tiennent la main de nos ainés, on les voit qui leur font un sourire, qui leur posent des questions et une personne âgée grabataire qui perd un petit peu la mémoire va mettre un temps fou à répondre et ça ce n’est pas comptabilisé. Moi, en tant que médecin je ne peux que les soutenir " précise le docteur Masson.
Le manque de moyens amène à des situations de maltraitance. Pour Jean-Claude Kremer, de la CGT retraité, le gouvernement ne met pas les moyens où il faut "les propositions faites par la ministre de la santé, c’est une enveloppe de 100 millions d’euros, ce n’est même pas une goutte d’eau dans la mer par rapport aux besoins des EHPAD en France" dit-il.
"les résidents sont en attente d’un service rendu"
Les coupes budgétaires affectent le fonctionnement des EHPAD pourtant les résidents payent cher. A environ 2000 euros par mois et par résident en moyenne, on se demande où va l'argent ? "Très bonne question, on se pose la même question » répond Monique François secrétaire départementale FO santé publique en Moselle. « C’est pour ça qu’on est dans la rue aujourd’hui. C’est vrai que cela a un coût et les résidents sont en attente d’un service rendu. Nous avons à cœur notre mission de service public, c’est pour cela que nous sommes dans la rue aux côtés de nos confrères et consœurs des EHPAD du service privé, ils ont les mêmes difficultés" dit-elle.
Même question posée à Frédéric Fischbach, le vice-président de la CFTC Santé sociaux en Moselle. "Je ne sais pas forcément où va l’argent mais il est utilisé dans les structures. Il y a beaucoup de structures associatives et il y a des structures lucratives. Là, on peut s’interroger sur l’intérêt de structures lucratives dans un milieu où on doit être dans l’entraide. Dans le public, l’argent ne disparait pas parce qu’on le dépense là où il ne faut pas, simplement, les budgets sont de plus en plus courts donc on peut avoir de moins en moins de personnes. Il y a les résidents qui vont payer mais il y a aussi les résidents qui sont à l’aide sociale donc ils sont pris en charge par le conseil départemental. Mais même avec un coût élevé, en moyenne 1600 à 2000 euros par mois pour une personne en EHPAD, par rapport à l’encadrement du personnel qui a dedans, ce n’est pas suffisent" dit-il.
Une délégation de manifestants a été reçue en fin d'après-midi au conseil départemental. Ils espèrent que leur cri d’alarme sera entendu jusqu’au ministère de la santé.
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