EN IMAGES - COVID-19 : premières vaccinations dans un Ehpad de Reims
Une vingtaine de pensionnaires de l'Ehpad Saint-Martin de Reims ont reçu ce jeudi une dose du vaccin pour se protéger de l'épidémie de Covid-19.C'est une première dans le département de la Marne. Une autre partie des résidents sera vaccinée ce vendredi.
La vaccination contre le coronavirus a commencé ce jeudi pour les personnes les plus vulnérables dans la Marne. Elle a été lancée dans certains établissement d'accueil pour les personnes âgées comme dans l'Ehpad Saint-Martin de Reims. Une vingtaine de pensionnaires y a déjà été vaccinée sur place, sur les 65 que compte la maison de retraite.
Les patients et soignants soulagés
Assis dans l'une des salles communes de l'Ehpad, Michel, 93 ans vient de recevoir sa première dose : "Tout va bien", assure le nonagénaire. "Je suis prêt pour refaire la même opération dans trois semaines."
Comme lui, Jeannine, 88 ans, a reçu une injection. Quand on lui a évoqué la vaccination, elle a très vite pris sa décision : "Dès qu'on m'en a parlé, j'en ai parlé à mes enfants. Ils m'ont dit "tu fais ce que tu veux mais nous on est d'accord". Ils étaient d'accord, moi aussi. Alors ça s'est fait comme ça", se souvient-elle. La retraitée est ravie d'avoir sauté le pas et ne comprend pas pourquoi certains sont réticents à recevoir le vaccin : "Ils ne veulent pas le faire parce qu'ils ont la frousse", rit-elle.
Si les résidents sont rassurés pour l’avenir, l’encadrement aussi. "On est soulagé de pouvoir vacciner nos résidents parce qu'on sait que quand il y aura eu la 2e injection, à la mi-février, on pourra se dire que toutes les formes graves du virus ne toucheront plus nos résidents", déclare soulagée la directrice Chrystelle Dupin. "L'épée qu'on a au dessus de la tête va s'éloigner".
Une vaccination en "avant-première"
Cet Ehpad est l'un des premiers du département a permettre la vaccination de ses pensionnaires. La raison : une anticipation de la direction. "On a décidé de l'organiser dès que les médias ont commencé à parler de la vaccination et de la validation des vaccins par les autorités européennes et puis après par la France", détaille la responsable.
"On s'est dit tout de suite qu'il fallait sensibiliser les résidents, en parler aux familles (...) pour que l'idée se fasse, pour que tout le monde ait le temps d'y réfléchir et puisse prendre une décision qui soit réfléchie. Il fallait que les résidents aient le temps d'en parler avec leur médecin traitant", explique-t-elle.
"On a parlé avec les résidents de façon à obtenir l'accord de tout le monde : on a 49 résidents sur 65 qui ont donné leur accord, que nous allons vacciner et on est très heureux". La directrice le réaffirme : "On n'a pas fait ça pour être les premiers. On a fait ça parce qu'il y a urgence à les protéger".
Des pensionnaires peu réticents à se faire vacciner
Sur l'ensemble de l'Ehpad, ce sont près de 70 % des résidents ou des tuteurs qui ont donné leur consentement. Didier Gacoin, le médecin coordinateur de l'établissement, explique que les pensionnaires n'ont pas eu de véritable crainte vis-à-vis du vaccin : "Ils ne sont pas du tout opposants au produit. De toute façon, nous ne sommes pas allés les forcer puisqu'il n'y a rien d'obligatoire. Mais vraiment, le vaccin a été accepté avec beaucoup d'empathie", insiste le praticien.
"Ils ont connu la guerre, ajoute-t-il. Et ça joue énormément et ils y font référence souvent. Je pense qu'ils ne sont pas du tout sensibilisés par l'inquiétude qu'il y a pu avoir quant à ce vaccin", explique Didier Gacoin. "Ils n'avaient qu'une hâte, c'était de le faire". Le médecin rappelle que les restrictions vont pouvoir en partie être levées si la vaccination est concluante. "Pour eux, ça a été épouvantable", rappelle Didier Gacoin.