Grenoble : nouvelle manifestation des professionnels de santé pour l’hôpital public
Nouvelle manifestation cet après-midi à Grenoble pour demander de l'argent pour l'hôpital public. Pour les professionnels de santé, les 6 milliards proposés par le gouvernement ne sont pas suffisants. Le cortège est parti du CHU pour se disperser au jardin de Ville après des discours syndicaux.
Ils étaient un millier selon les organisateurs, 630 selon la police à manifester une nouvelle fois cet après midi du CHU de Grenoble jusqu'au Jardin de Ville, bloquant la circulation des trams et des voitures avec des slogans comme : " De l'argent pour l'hôpital public" ou encore "Grèver, c'est rêver grave." sur la chanson de Téléphone : "Je rêvais d'un autre monde".
"Nous sommes moins nombreux que la dernière fois" regrette une infirmière. "Mais c'est maintenant qu'il faut rester mobilisés. Le Covid-19 n'a rien changé. Une fois les malades partis, on retrouve nos problèmes inchangés, manque de personnel, salaires trop bas, fatigue..."
Pas de médaille, de l'argent pour la Santé
Amélie, une aide-soignante, venue de l’hôpital de Die, dans la Drôme se veut combative : "On ne veut pas de médailles. On veut des moyens et des salaires dignes." explique -t-elle en brandissant des photos. Sur l'une d'elles, on voit une paire des fesses sur lesquelles on peut lire : "l’hôpital n'est pas à vendre.". Sur une autre, on voit une femme, masquée, se faire étrangler par une médaille. Le message est clair : "Macron, tes médailles, on n'en veut pas. On veut de l'argent !"
Josiane, infirmière aux Urgences depuis près de 40 ans et à deux ans de la retraite, marche, elle aussi, sous le soleil : "Je me bats pour mes jeunes collègues. Je pars bientôt. J'aime toujours mon métier. Mais cela devient impossible de l'exercer correctement. On court tout le temps, on n'a plus de temps pour les malades..."
Ségur, c'est peanuts !
Porte-voix en main, Kevin, cadre de santé CGT, rappelle que cela fait plus d'un an que les professionnels de santé sont dans la rue : "Dix ans, aussi qu'on alerte sur la dégradation de l'hôpital public. L’intersyndicale a calculé qu'il nous faudrait plus de 60 milliards pour le relancer. Ce que propose le Ségur de Véran, c'est "peanuts" !" Et il poursuit : " Le Ministre veut aussi donner de l'argent aux cliniques privées, mais elles font du profit. Elles n'ont qu'à augmenter les salaires en diminuant les dividendes des actionnaires."
Pour cette jeune infirmière, dont la blouse est couverte de slogans, il faut des actes : "On nous a applaudi pendant la crise du Covid-19 et aujourd'hui, on supprime à nouveau des lits. On continue de nous parler productivité, rentabilité...On n'est pas des héros comme dit le Président, on est juste des professionnels qui voulons faire notre travail correctement pour le bien de tous !"