Grève dans les hôpitaux publics : le "SOS" des médecins du CHU de Caen
"SOS", c'était le mot visible dans le hall du CHU de Caen ce jeudi, sur des pancartes ou sur les blouses blanches du personnel médical en grève. Pour répondre à l'appel national du collectif inter-hôpitaux, 180 médecins étaient en grève et ont débrayé pendant une heure. Un acte rare et symbolique.
Caen, France
Forte mobilisation des blouses blanches ce jeudi au CHU de Caen. Dans le hall de l'établissement, se sont d'abord réunis le personnel d'imagerie ainsi que les syndicats (CFDT, CFTC, CGT, Sud, Unsa et FO) le matin.
En début d'après-midi, les médecins ont manifesté leur ras-le-bol en débrayant pendant une heure, de 13 h à 14 h. Un acte rare, suivi par 180 médecins en grève, pour répondre à l'appel national du collectif inter-hôpitaux.
On a atteint un point de rupture
Les médecins sont rarement en grève. Ils dénoncent aujourd'hui des conditions de travail qui se dégradent chaque année, comme l'accès aux soins. "On va pas pouvoir continuer à faire de la médecine de qualité. Les patients sont les premiers touchés. On a atteint un point de rupture, ce n'est plus possible", s'inquiète Patricia Dolley, gynécologue au CHU de Caen, en grève pour la première fois.
Les médecins revendiquent tous les mêmes choses. "On manque de moyens financiers, humains, et surtout de lits ! On a trop de temps non médical. Quand j'étais interne, je passais 90 % de mon temps auprès des patients. Maintenant je n'ai plus que 50 %, le reste c'est de l'administratif", témoigne Marie-Astrid Piquet, médecin professeure en gastro-entérologie et nutrition.
Comme dans d'autres hôpitaux en France, et pour que les patients ne subissent pas les conséquences de la grève, les médecins ont décidé de faire la grève du codage. Ils arrêtent la transmission informatique des actes qu’ils réalisent. L’administration, dont le budget est calculé en fonction du nombre d’actes réalisés, n'est donc plus rémunérée.