Guérie d'un cancer du col de l'utérus, elle donne naissance à une petite fille
En rémission d'un cancer du col de l'utérus, qui nécessite habituellement une ablation totale, une femme a donné naissance à une petite fille il y a quelques semaines au CHU de Montpellier. C'est une première pour l'hôpital.

Loéva n'a que quelques semaines, mais pour ses parents et pour les médecins, sa naissance est un petit miracle. Il y a bientôt deux ans, on a diagnostiqué à Claire, sa maman, un cancer du col de l'utérus. Cela aurait dû être synonyme d'ablation totale de l'utérus et donc d'infertilité. Mais grâce une technique, encore peu répandue, elle a pu porter un enfant.
Un petit miracle
Claire a bien cru qu'elle ne pourrait jamais avoir d'enfants. Même sa petite fille dans les bras, elle n'en revient toujours pas : "Je ne saurais même pas expliquer le bonheur que c'est. On s'était dit que ça ne serait jamais possible", raconte, émue, la maman.
Dans les cas de cancer du col de l'utérus, l'approche chirurgicale passe souvent par une hystérectomie. Une intervention incompatible avec un désir d'enfant.
"Le médecin nous avait recommandé une ablation en urgence, dans la panique", témoigne la jeune femme. Par chance, elle et son compagnon sont orientés vers le CHU de Montpellier, l'un des seuls en France à proposer une alternative. En novembre 2016, deux mois après avoir été diagnostiquée, elle subit une trachélectomie, l'ablation du col de l'utérus.
De cette manière, son corps est toujours en capacité de porter un enfant.
Des grossesses compliquées
Claire et son compagnon Maxime sont fous de joie depuis la naissance de Loéva. D'autant qu'ils sont conscients d'être chanceux : toutes les patientes ne peuvent pas bénéficier d'une trachélectomie.
"Il faut s'assurer qu'il est possible de ne retirer qu'une seule partie de l'utérus, le col, précise Gauthier Rathat, le médecin de Claire. Ce n'est _pas toujours le cas_. Mais quand on peut, cela permet de traiter à la fois la maladie et de permettre aux patientes de tomber enceintes."
Dans tous les cas, ces grossesses sont particulièrement surveillées : les risques de fausse-couche et de grossesse extra-utérine sont décuplés. "La grossesse ça a été du stress, de l'attente, de l'angoisse... Mais maintenant c'est que du bonheur , exulte Claire. Pour nous c'est important d'en parler, de montrer aux gens que c'est possible d'avoir un enfant même après avoir eu un cancer."
Pour pouvoir en bénéficier, la patiente doit avoir moins de 40 ans et être à un stade de la maladie encore limité. Pour cette raison, les cas sont très rares, et les médecins peu formés à la technique : "Il faut que les gens sachent que cette technique existe : cancer du col n'est pas égal à cancer de l'utérus. Il y a d'autres possibilités que retirer l'utérus !", abonde le Dr. Rathat.
Les cancers du col de l'utérus représentent 2.800 patientes par an. 45% des malades ont moins de 45 ans. Pour un dépistage et une prise en charge rapides, il est recommandé d'effectuer un frottis tous les trois ans.