Homéopathie : le taux de remboursement baisse ce 1er janvier
Le gouvernement l'avait annoncé en juillet. À partir de ce mercredi 1er janvier, l'homéopathie ne sera remboursée qu'à 15% par la sécurité sociale, contre 30% actuellement. Le déremboursement total sera acté en 2021.

C'est bientôt la fin d'une guerre entre les pro et les anti-homéopathie, qui dure depuis maintenant deux ans. L'homéopathie jusqu'alors remboursée à 30% par la sécurité sociale, ne sera prise en charge qu'à 15% à partir de ce mercredi 1er janvier 2020. L'objectif est d'aboutir à un déremboursement total en 2021. La décision avait été annoncée le 9 juillet.
Quelque 1.200 produits homéopathiques sont concernés, dont le Gelsemium (censé lutter contre l'anxiété), bien connu des Français. Le célèbre Oscillococcinum (supposé traiter les symptômes grippaux), lui, ne figure pas dans la liste : il fait partie des produits homéopathiques qui n'étaient déjà pas remboursés.
Avis accablant de la Haute autorité de santé
La décision de la ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est appuyée sur un rapport peu flatteur de la Haute autorité de santé (HAS) dévoilé fin juin. L'homéopathie n'a "pas démontré scientifiquement une efficacité suffisante pour justifier d'un remboursement".
La "période de transition" avant le déremboursement total permettra de "se laisser le temps de la pédagogie" auprès des patients et "laissera aussi le temps aux industriels de s'organiser", avait expliqué Mme Buzyn en juillet.
Recours déposés
Une initiative gouvernementale qui n'est justement pas du goût des industriels qui fabriquent les petites granules. Les laboratoires pharmaceutiques français Boiron (leader mondial) et Lehning ont déposé des recours auprès du Conseil d'état.
Guerre intestine
Récurrent ces dernières années, le débat avait été spectaculairement relancé en mars 2018, par la publication dans le Figaro d'une tribune véhémente contre l'homéopathie et d'autres "médecines alternatives". Elle était signée par 124 professionnels de santé, qui ont ensuite fondé un collectif appelé Fakemed ("fausses médecines", en anglais).
Certains d'entre eux font l'objet de procédures disciplinaires devant l'Ordre des médecins. Il a été saisi en 2018 par le Syndicat national des médecins homéopathes (SNMHF), qui accuse les signataires de "non-confraternité" et leur reproche les termes vifs employés dans la tribune.
Pour l'Île-de-France, dix signataires ont comparu à Paris le 17 décembre. Les décisions ont été mises en délibéré et devraient être prononcées mi-janvier selon Fakemed, qui dit craindre des suspensions d'exercice pour certains médecins. Une décision qui, si elle était confirmée, ferait l'effet d'une bombe chez les anti-homéopathie.