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Hôpitaux de Strasbourg : quel avenir après les aides du gouvernement ?
Les aides promises par le Premier ministre le vendredi 10 décembre vont faire du bien aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg, très endettés. Que vont permettre ces aides ? Quelles sont les pistes pour réduire la dette ? Quel avenir pour le personnel ? On fait le point.

Syndicats et direction s'accordent à le dire : l'aide financière promise par le Premier ministre lors de sa venue en Alsace vendredi 10 décembre est généreuse. Les hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) restent cependant extrêmement endettés et les chantiers à venir sont nombreux pour relever sa situation.
Une aide plus généreuse que prévue
"On s'attendait à une aide, mais peut-être pas à cette hauteur", admet le secrétaire général de FO Christian Prud'homme. Il salue notamment les 20 millions d'euros d'aide exceptionnelle accordée pour réduire le déficit de l'hôpital cette année, qui "va nous donner un peu d'air" selon lui.
L'Etat va également prendre en charge intégralement la reconstruction du pôle de pédopsychiatrie pour plus de 20 millions d'euros. Elle permettra de transférer le site vieillissant de l'Elsau en centre-ville. "Une nécessité absolue", selon Pierre Wach, le secrétaire général de la CGT.
Comme prévu, la dette des HUS (500 millions d'euros) sera également reprise à hauteur de 40 % par l'Etat. Autre "excellente nouvelle" selon Michaël Galy, le directeur : l'Etat participera au financement de la rénovation du site Hautepierre 1. Véritable pierre angulaire de la politique future de l'hôpital.
Une dette abyssale à résorber
Pour réduire les plus de 300 millions de dettes restant, la direction mise beaucoup sur ce nouveau site à horizon d'au moins cinq ans. Il devrait permettre de recentrer plusieurs activités et de se séparer de certains bâtiments, peu utilisés, mais dont il faut encore payer encore les charges. "L'une des particularités des HUS, c'est qu'ils sont répartis sur plusieurs sites, parfois peu utilisés et vieillissants. Ce qui demande des efforts financiers et logistiques. Cette centralisation permettrait de rationnaliser les coûts", éclaire Michaël Galy.
L'objectif sera également à l'avenir "d'emprunter moins que ce que l'on rembourse", poursuit-il, pour réduire progressivement la dette dans les vingt prochaines années. En attendant, son poids est énorme. 50 millions d'euros par an, ce qui correspond à peu près au montant du déficit annuel de l'hôpital.
Pour le réduire, la direction envisage des réduction d'effectifs dans les postes administratifs. Au cas par cas, certains départs à la retraite pourraient ne pas être remplacés. "Il faut faire des efforts partout, tous ces postes sont utiles, mais avec la numérisation et certaines rationalisations, on pourra faire des économies."
Venir au secours des soignants
Michaël Galy l'assure en revanche : pas un poste directement lié aux lits d'hôpital ne sera supprimé. Depuis plusieurs mois, les syndicats appellent à renforcer les effectifs, pour soutenir un personnel à bout de souffle. "On veut pouvoir soigner correctement, prendre le temps et avoir un équilibre entre vie personnelle et professionnelle", témoigne Christian Prud'homme. Pour lui comme pour Pierre Wach, le nerf de la guerre c'est aussi l'attractivité des postes. Il faut augmenter les salaires et améliorer les conditions de travail, pour éviter que les soignants s'en aillent.
Près de 150 personnes, notamment des infirmières spécialisées, manquent actuellement aux HUS. Résultat : 9 % de ses lits prêts à l'emploi sont actuellement fermés. Et alors qu'une partie de la rémunération se fait à l'acte, ces lits fermés représentent des pertes de recettes pour l'hôpital. Problème : au-delà des conditions de travail, les hôpitaux peinent aussi à recruter à cause du manque de soignants sur le marché du travail. La faute à la réduction du nombre d'étudiants formés en Fac de médecine et en école d'infirmières.
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