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Face à la pénurie d'ophtalmologues, ruée sur les dépistages visuels gratuits à Châteauroux
Deux journées de dépistages visuels, réservées aux plus de 60 ans, étaient organisées gratuitement à Châteauroux ces mardi 22 et mercredi 23 mars. Face au manque d'ophtalmologues dans le département, elles ont été prises d'assaut.

Plusieurs journées de dépistages de la santé visuelle étaient organisées gratuitement à la Cité du Numérique de Châteauroux les mardi 22 et mercredi 23 mars. Lors de ces journées réservées aux plus de 60 ans, une ophtalmologue était présente pour examiner la vue des Indriens.
Plusieurs pathologies étaient notamment testées, le glaucome, la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l'Âge) et la rétinopathie. L'opération a été un succès, près de 120 personnes sont venues se faire dépister. Face au manque d'ophtalmologues dans l'Indre, les Castelroussins ont saisi l'opportunité de pouvoir consulter une spécialiste.
Moins d'une dizaine d'ophtalmologues dans l'Indre
Annie, âgée de 65 ans, est venue se faire dépister. Cette retraitée veut savoir si elle souffre d'un glaucome. Quand elle appris qu'une journée de dépistage était organisée, elle a sauté sur l'occasion. "À Châteauroux, c'est devenu trop compliqué d'avoir rendez-vous chez un ophtalmologue, il faut souvent attendre un an", explique Annie.
Pire encore, certains n'ont même plus de spécialiste du tout. Mireille, elle, est obligée de changer de département pour consulter. "Je monte jusqu'au CHU de Limoges pour avoir un rendez-vous parce qu'à Châteauroux, on n'a plus rien", dénonce-t-elle.
Moins d'une dizaine d'ophtalmologues exercent dans l'Indre. "C'est le drame de notre département, il n'y a pas de spécialistes, même en ville. La plupart des ophtalmologues partent à la retraite et ne sont pas remplacés", regrette le docteur Lynda Bekri, ophtalmologue à l'hôpital de Châteauroux.
Des pathologies qui s'aggravent
L'absence de spécialistes pose d'autant plus problème que le département compte de nombreuses personnes âgées. Leur problème de vision ne sont pas pris en charge à temps et peuvent vite dégénérer. "Dans le cas d'un glaucome par exemple, si la pathologie est prise à temps, son évolution peut-être stabilisée, précise l'ophtalmologue. Mais chez nous, les personnes sont souvent à un stade très évolué lorsqu'elles consultent, et on ne peut plus rien à faire".
Autre exemple : la cataracte. Depuis qu'elle exerce à Châteauroux, le docteur Lynda Bekri n'a jamais observé autant de cas aussi avancés. "En 8 ans, j'ai vu des cataractes très évoluées, ce sont souvent des patients qui habitent à la campagne et qui n'ont pas les moyens de se déplacer, poursuit-elle. Je trouve alors des cataractes très denses, pourtant, c'est une pathologie qu'il suffit simplement d'opérer pour retrouver une vue normale, mais les patients ont du mal à consulter".
Dans la région Centre, près de 15.000 personnes âgées de plus de 65 ans présentent une déficience visuelle majeure. Une nouvelle journée de dépistage est organisée sur la place du marché de La Châtre ce jeudi 24 mars