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Indre-et-Loire : en grève, les sages-femmes se sentent oubliées et pas reconnues
Ce mardi après-midi, les sages-femmes d'Indre-et-Loire étaient en grève. Une soixantaine de sages-femmes était réunie devant les locaux de l'Agence régionale de santé à Tours pour réclamer une meilleure reconnaissance de leur métier et une revalorisation salariale. Elles se sentent oubliées.

Elles avouent être trop impliquées dans leurs missions pour faire du bruit mais cette fois-ci elles comptaient bien se faire entendre. Ce mardi après-midi, une soixantaine de sages-femmes faisait grève et manifestait devant l'Agence régionale de santé à Tours. Elles réclament une meilleure reconnaissance du métier et un meilleur salaire notamment. Ces professionnels de santé se sentent "oubliées" et verront leurs salaires augmentés de 183 euros par mois après le Ségur de la santé mais elles estiment devoir toucher plus. Plus, car les professions médicales, composées des médecins, dentistes et sages-femmes doivent bénéficier d'une revalorisation plus importante, d’environ 1.000 euros bruts mensuels. C'est intolérable d'être "autant oubliées" selon elles.
Un salaire insuffisant vu les compétences
Sylvie est sage-femme hospitalière à l’hôpital Bretonneau depuis vingt ans et elle a vu le nombre de compétences demandées aux sages-femmes constamment évoluer : "nous souhaitons une revalorisation salariale en adéquation avec nos compétences qui sont de plus en plus augmentées" dit-elle. Sylvie en a marre que les sages-femmes soient constamment oubliées. "C'est facile de nous oublier : on est majoritairement que des femmes et on s'occupe que de femmes. Nous sommes oubliées des grandes instances, du ministère de la santé alors qu'on est une profession médicale. On ne manifeste pas souvent et on est pas beaucoup. Moins nombreuses que les infirmières et médecins par exemple on passe donc souvent inaperçues".
Nous sommes là et pourtant personne ne nous voit, personne ne nous connaît, personne ne nous reconnaît - Chantal, sage-femme libérale à Tours.
Oubliées du Ségur de la santé
Les sages-femmes en grève ce mardi sont unanimes, la prime du Ségur de la santé les concernant est "purement scandaleuse". Furieuse, Sylvie explique : "on a été complètement oubliés du Ségur. On a eu une pauvre petite prime comme les paramédicaux, on a rien contre eux on bosse avec eux tous les jours mais nous sommes dans le médical nous. On a les responsabilités qui vont avec mais pas le salaire qui va avec" conclue-t-elle.
Un manque d'effectif et une revalorisation des études de sage-femme
Elles crient aussi au manque d'effectif dans certaines maternités, plusieurs d'entre elles ont un personnel insuffisant. En plus des sages-femmes du CHU de Tours et des sages-femmes libérales, les étudiantes de l'école de sages-femmes de Tours étaient également mobilisées. Toutes demandent aussi une revalorisation des études qui mène à la profession de sage-femme et veulent que ces études passent de 5 à 6 ans. Ceci dans le but de réaliser confortablement leur mémoire, qui est aussi conséquent et compliqué à réaliser qu'une thèse avouent les étudiantes présentes sur place. Ceci afin de s'approcher d'un doctorat et donc d'être éventuellement mieux considérées. Justine, étudiante sage-femme en troisième année était présente : "on veut un métier qui a de l'avenir. Notre mémoire est quasiment une thèse, tout ça pour avoir un diplôme qui n'a pas la reconnaissance qu'il devrait avoir ni au niveau de l'Etat ni par personne d'autre. On ne demande pas la lune, juste une véritable reconnaissance de notre diplôme et à la hauteur de nos compétences".
Manque de reconnaissance criant
La profession de sage-femme est plutôt floue pour tout le monde selon ces sages-femmes, "on est vu comme des assistantes du gynécologue" fustige Dominique, sage-femme libérale à Tours, "pour tout le monde, on ne sert juste pour l'accouchement, mais non !". D'après Chantal, également sage-femme libérale à Tours, le métier n'est pas assez connu du grand public : "nous sommes les premières intervenantes en matière de santé auprès des femmes" explique-t-elle. "Notre rôle n'est pas du tout reconnu alors que c'est vers nous que les femmes se penchent quand elles ont un souci. Nous les suivons même avant la grossesse puisque nous assurons aussi des consultations de gynécologie maintenant". Les sages-femmes assurent également tout le suivi d'une grossesse, quand elle est normale, le suivi du nouveau-né, les consultations d'allaitement et toutes les problématiques des femmes liées aux nourrissons puisqu'on voit les mamans "jusqu'à la rééducation du périnée". Chantal poursuit : "on les voit également en suivi de gynéco, donc ça dure toute la vie de la femme, nous sommes présentes et utiles tout le long de la vie des femmes. Nous sommes là et pourtant personne ne nous voit, ne nous connaît, personne ne nous reconnaît".
L'ARS a reçu deux représentantes syndicales et va transmettre leurs revendications au ministère de la Santé. Une nouvelle grève est déjà prévue pour le 8 mars prochain, lors de la journée internationale des droits des femmes.
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