L’unité de soins palliatifs de l’hôpital du Mans ferme « temporairement » par manque de médecins
lundi 9 avril 2018 à 15:58 Par Bertrand Hochet, France Bleu Maine
Le service de dix lits, ouvert depuis deux ans et demi, fermera le 20 avril, faute de médecins en nombre suffisant. La direction de l’hôpital assure continuer à chercher des praticiens pour une réouverture « d’ici l’automne ».
C'est une nouvelle illustration des problèmes de désertification médicale. L'unité de soins palliatifs de l'hôpital du Mans ne peut plus fonctionner car elle ne dispose plus d'un nombre de médecins spécialisés suffisant. "Pour que l'équipe tourne jour et nuit, tous les jours de l'année, il faut quatre à cinq praticiens. Aujourd'hui, il n'y en n'a plus qu'un", résume Diane Petter, directrice générale adjointe du Centre Hospitalier. "Il n'est pas possible de faire fonctionner ce service en pointillés". Cette unité fermera donc le 20 avril prochain pour une réouverture souhaitée par la direction du centre hospitalier "avant l'automne". D'ici là, l'établissement va continuer à rechercher des médecins: "notre détermination est totale", assure Diane Petter. "On pense que la direction fait de son mieux", estime le syndicat Force Ouvrière qui rappelle que l'équipe de soins palliatifs "permet une prise en charge de qualité des patients et de leurs familles".
Le Mans face à la pénurie nationale de médecins spécialisés dans les soins palliatifs
Les soins palliatifs permettent de soulager la douleur, d'apaiser la souffrance psychique et de soutenir l’entourage des malades."En France, on a ouvert des unités de ce type un peu partout. Mais il n'y a pas suffisamment de médecins formés", regrette Marc Gandon, représentant de Force Ouvrière à l'hôpital du Mans. "La Sarthe est probablement moins attractive que nos côtes ou la montagne", détaille le responsable syndical. "Etant donné que le nombre de praticiens spécialisés en soins palliatifs n'est pas à la hauteur de la demande, les médecins font leur choix parmi les villes où ils peuvent exercer. Quelque part, on ne peut pas les blâmer". Diane Petter, directrice générale adjointe de l'hôpital du Mans reconnaît être "en concurrence avec d'autres centres, à cause de cette tension au niveau national". Et Marc Gandon de s'interroger: "la prise en charge d'un Sarthois doit-elle être inférieure à celle d'un personne de la région PACA, par exemple?". Ouverte fin 2015, l'unité de soins palliatifs de l'hôpital du Mans dispose de dix lits.