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Le CHU de Grenoble active un "plan blanc territorial" avec les cliniques privées et les médecins libéraux
C'est un cas inédit en France. Plusieurs centres hospitaliers, privés et publics, s'associent avec la médecine libérale dans un plan blanc "territorial" pour lutter contre la reprise de l'épidémie de coronavirus et se préparer à l'avenir. Les détails ont été présentés ce mardi.

S'il a été décidé de réactiver le plan blanc à Grenoble et ses alentours sous une forme inédite (il l'avait été quelques jours au début du mois de septembre), c'est bien parce que l'épidémie reprend du terrain. "On a vu augmenter le nombre de personnes positives aux tests PCR en août et en septembre. On a vu en paticulier augmenter ce nombre chez des personnes plutôt jeunes, de moins de 50 ans, avec des formes graves que l'on voyait au printemps" explique l'infectiologue Olivier Epaulard. Au 27 septembre, le CHU de Grenoble compte 61 patients covid dont 19 en réanimation. Certains sont aussi hospitalisés au Groupement Hospitalier Mutualiste de Grenoble (GHM).
"Vous avez là autour de la table l'ensemble du territoire de santé, public, privé et qui est uni pour lutter contre cette pandémie" note Guillaume Richalet, directeur général de la clinique des Cèdres à Echirolles. "C'est parce que nous sommes inquiets pour les mois à venir. Notre force est dans cette unicité, c'est à dire que la prise en charge des patients covid se fera sur l'ensemble des établissements" dit-il encore.
Qui sont ces acteurs ?
Le CHU Grenoble Alpes, le Groupement Hospitalier Mutualiste, la Clinique des Cèdres, la Clinique Belledonne, le Centre Hospitalier de La Mure, le Centre Hospitalier de Saint-Laurent-du-Pont, le Centre Hospitalier de Saint-Geoire-en-Valdaine, le conseil départemental de l’Ordre des médecins, l’URPS (Union Régionale des Professionnels de Santé) médecins libéraux.
Union inédite avec les médecins libéraux
Si c'est union est inédite, c'est parce qu'elle englobe tous les acteurs de l'aire grenobloise et voironnaise.
Nouveauté dans la nouveauté, les médecins libéraux sont inclus dans cette union. Une bonne chose pour Pascal Jallon, le président du Conseil département de l'Ordre des médecins. "Ce sont les médecins traitants qui vont faire le dépistage et la prise en charge de ces patients covid pour éviter les hospitalisations, en particulier dans les EHPAD où ils seront sollicités" explique-t-il.
Souplesse d'action et offre de soin globale
Avec la mise en place de ce plan blanc "collectif", la répartition territoriale permettra de gérer la situation liée au coronavirus mais aussi tous les autres patients non atteints par le virus. "Pendant, la période Covid, je dis pas qu'on a tout arrêté mais on a quand même arrêté beaucoup de choses. Le non Covid, il était là avant et il est toujours là" précise Stéphane Vinzio président de la Commission Médicale d'Etablissement du GHM. "Tout en sachant que l'on va entrer aussi en période hivernale, propice aux maladies infectieuses" continue-t-il.
On sait que l'on part sur un temps long - Monique Sorrentino, directrice générale du CHUGA
C'est le CHUGA - le Centre Hospitalier Universitaire Grenoble Alpes - qui mène cette union pour éviter une deuxième vague . Ce plan blanc permettra une plus large liberté d'action au quotidien et renforcera le travail collectif entre tous les acteurs explique Monique Sorrentino, la directrice générale : "l'objectif du plan blanc, c'est de pouvoir modifier les organisations avec les équipes de terrain de la façon la plus concertée possible pour faire face. On sait que l'on part sur un temps long, dans un contexte où l'on veut surtout préserver nos équipes médicales et non médicales".
Certains syndicats de médecins hospitaliers grincent des dents
A peine annoncé, le plan blanc "collectif" a déjà des détracteurs. Certains syndicats de médecins hospitaliers critiquent ce choix "sans bases légales. Une dérive pour les conditions d'exercice des médecins" peut-on lire dans un communiqué signé par plusieurs organisations (AMUF, SNMH et SNPHAR). "Le plan blanc ne peut s'activer que des cas particuliers. En cas de rave accident ou lors de situations comme au début de la crise sanitaire" explique le Docteur Raphaël Briot, du SAMU 38 et membre du SNPHAR.
"Cette alliance avec le privé sert-elle les intérêts économiques de ceux qui n'ont pas pu faire d'opérations non covid depuis un moment où la lutte contre le covid ?" se questionne Raphaël Briot. "J'ai peu que ce soit un outil managérial, une baguette magique pour exploiter le personnel, supprimer des congés ou réquisitionner des soignants déjà bien fatigués" regrette-t-il.
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