Le flop de la vaccination à Alès : une salle, des personnels, des volontaires, mais pas de vaccin
Quelques dizaines de candidats au vaccin contre la Covid-19, qui n'ont pas pu être prévenus, se sont déplacés pour rien au centre de vaccination d'Alès-la-Prairie (Gard) faute de vaccins disponibles. Ce qui a provoqué la colère de ces volontaires âgés qui ont fait, parfois, de très longs trajets.
Le flop de la vaccination à Alès. La deuxième ville du département du Gard, qui a été validée par l'ARS et l'État, a dû renoncer à ouvrir les portes d'une salle dédiée près du stade Pibarot, faute de doses du vaccin. Le président d'Alès Agglo, Christophe Rivenq a très mal pris la chose, d'autant qu'il a été prévenu la veille pour le matin. Du coup, quelques dizaines de candidats (ils étaient potentiellement 2.640 inscrits) qui n'ont pas été avisés se sont déplacés pour rien.
"C'est comme ça en France, il manque toujours quelque chose"
Comme une très mauvaise pièce. Les décors sont là, les sièges pour patienter, les boxes, le personnel mais manque l'acteur principal : le vaccin. Le dispositif aurait pu permettre 120 vaccinations par jour (avec une montée en puissance du double), 70 infirmiers étaient mobilisables et une vingtaine de médecins. "Pas l’ombre d'un vaccin, c'est incroyable, c'est scandaleux." Sentiment majoritaire de quelques dizaines de volontaires, qui ont fait la route, "jusqu'à 40 kilomètres", pour rien.
Reportage au centre de vaccination Alès-la Prairie (Gard).
"Vaccinez-vous, vaccinez-vous qu'ils disaient"
Pour emprunter à la trivialité et à la bande dessinée (les légionnaires romains d'Astérix et Obélix), alors qu'on enregistrait une certaine méfiance des Français pour le vaccin, ils ont fini par être convaincus, à Alès et ailleurs. "La mesure est comble", dit celui-ci. "On nous pousse à nous vacciner et quand on vient, il n'y a rien". Même déception chez les personnels mobilisés qui en prime sont bien dans l'incapacité de dire "quand ils pourront enfin vacciner".
Dominique Jakovenko, infirmier libéral à Alès (Gard).
Les précisions de la préfecture du Gard et de l'ARS
"L’ouverture du centre de vaccination d'Alès-la Prairie", explique-t-elle dans un communiqué, n'a pu avoir lieu en raison du plafond fixé à 120 doses pour le bassin de vie d'Alès. Les publics prioritaires depuis le 7 janvier dernier peuvent se faire vacciner au centre hospitalier d'Alès. Ce dernier, après une montée en charge (120 vaccinations par jour six jours par semaine), consomme à lui seul la dotation fixée.
À une date non fixée, un centre de vaccination porté par Alès Agglo pourrait se substituer à celui de l’hôpital d’Alès. "Les deux structures y travaillent dès aujourd'hui". Concernant l'attente des publics, la préfecture précise qu'au "fur et à mesure de l'arrivée des doses de vaccins, les plages de rendez-vous vont augmenter en février", avec le souci de préserver "l'accès à la deuxième injection".